26.9 C
Dzaoudzi
dimanche 24 novembre 2024
AccueiljusticeUn ex-fundi condamné à 5 années de prison pour agressions sexuelles

Un ex-fundi condamné à 5 années de prison pour agressions sexuelles

Ce mardi matin était jugé au tribunal judiciaire de Mamoudzou un ex-fundis pour des faits d’agressions sexuelles réitérés à plusieurs reprises sur trois mineurs entre janvier et mai 2021. Une affaire dans laquelle les jeunes victimes ont fait preuve d’une solidarité à toutes épreuves, un « courage » salué à de multiples reprises durant l’audience.

« Ce qui est très appréciable c’est que nous avons des jeunes filles qui dénoncent des comportements et que les parents les ont crues ». Le substitut du procureur, à l’instar de la plaidoirie de l’avocate des parties civiles, est revenu longuement dans son réquisitoire sur le courage des jeunes filles qui ont refusé l’omerta.

Un procédé d’agression rodé

Les trois victimes se sont succédé à la barre pour témoigner

Fréquentant alors une école coranique de Ouangani, les jeunes filles vont être agressées sexuellement à plusieurs reprises par le fundi de l’établissement entre janvier et mai 2021. Les trois victimes, accompagnées de leurs parents à la barre, vont successivement décrire le même procédé de prédation. « Après la fin des cours, il me conduisait dans sa chambre, il me disait de faire son lit et de laver ses habits », témoigne l’une des mineures. D’ailleurs dans sa plaidoirie, l’avocate des parties civiles fait état « d’un piège tendu en les isolant dans sa chambre ».

La présidente du tribunal multiplie les questions pour tenter de comprendre « les mauvaises choses » perpétrées par le prévenu. « Il m’a déshabillé de force, il s’est déshabillé. Ensuite, il m’a fait des choses pas bien », murmure l’une des mineures. « Vous étiez toutes les trois ensemble quand cela se passait ? », demande la présidente. « Non, mais nous en avons parlé entre nous », précise l’une des jeunes victimes.

Des gouroua réitérés sur les victimes

Si les expertises médicales révéleront qu’aucun viol n’a été perpétré, le prévenu reconnaîtra avoir pratiqué des gourouas sur les trois mineures. « Les avez-vous déshabillées et fait un gourouas sur elles ? Le reconnaissez-vous », interroge la présidente. « Oui », soupire dans un sanglot l’ex-fundi. Pour se dédouaner de ses actes, il invoque à plusieurs reprises un « coup de machette » qu’il aurait reçu à la tête. Alors que la juge tente de comprendre les motivations de ses agressions, le prévenu revient inlassablement sur les conséquences de ce coup porté à sa tête qui aurait modifié son comportement, lui qui n’avait pas eu jusqu’alors « de relations sexuelles ». « Ce n’était pas de ma volonté », concède-t-il. Des propos qui seront contrés du tac au tac par l’avocate des parties civiles, « au-delà de votre volonté, il y a de la souffrance », assène-t-elle.

User de son autorité religieuse pour abuser

Le traumatisme, toujours vivace chez les victimes continue d’œuvrer en silence. Les parents font état de troubles de l’alimentation, du sommeil, ainsi que des angoisses persistantes. Dans son réquisitoire le substitut du procureur note la peur des jeunes filles vis-à-vis des hommes, « elles sont marquées dans leur chair, leur comportement a changé ». « On a ici un fundi autoproclamé, un sachant qui ne s’est pas uniquement contenté d’enseigner et de transmettre des connaissances. Il a décidé d’user de son autorité pour

L’homme a été, entre autres, condamné à 5 ans d’emprisonnement

contraindre ces jeunes filles et les abuser », déclare le substitut du procureur. Au regard de la position d’autorité religieuse qu’incarnait le prévenu, 8 années d’emprisonnement sont demandées ainsi qu’une interdiction définitive du territoire.

Si l’avocat de la défense récuse la lourdeur de la peine, prétextant « qu’on n’est pas là pour faire un exemple mais pour aider cette personne qui a compris qu’elle avait fait quelque chose de grave », le tribunal après délibérations décidera de condamner le prévenu à 5 ans d’emprisonnement ainsi que son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes et une interdiction du territoire français pendant 5 ans.

Pierre Mouysset

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...