Pour la première fois, Mayotte accueillait une formation du Conseil jeunesse et sport de l’océan Indien. Quatre jours pour partager les expériences sur la participation des jeunes à la vie publique.
«Favoriser la participation et la co-construction avec les jeunes de l’océan Indien.» L’intitulé de la formation avait de quoi impressionner. Il n’a pas intimidé des responsables de jeunesse et sport de Maurice, La Réunion et Mayotte qui se sont retrouvés pendant quatre jours à Mamoudzou. Des représentants de Madagascar et des Seychelles n’ont pas pu participer, faute d’obtention des visas dans les délais.
L’objectif était d’échanger sur les expériences menées dans les différents territoires où la jeunesse représente un enjeu important. Pour Laetitia Delahaies, directrice du CDR, le centre de ressources et d’observation de la cohésion sociale de Mayotte, «on se retrouve beaucoup plus sur un socle commun quand on fait des formations inter-îles que lorsqu’on part en Métropole».
«C’était très enrichissant parce que ce n’était pas théorique mais très concret. Nous sommes allés voir par exemple les comités de jeunes de Chiconi et Bandrélé, ils font des efforts pour communiquer avec la mairie et pour se faire entendre», explique Amar Daiboo, cadre au Ministère de la jeunesse et des sports de Maurice, une île où les jeunes disposent d’instances locales et nationales. Ils peuvent ainsi faire valoir leur vision et leurs projets dans la National Youth concil, le Conseil national de la jeunesse.
Une histoire de confiance
Conseils, comités, forums, les dispositifs participatifs sont nombreux mais ils fonctionnent avec plus ou moins de succès. «Il y a une relation à construire, il faut rétablir la confiance, que les élus aient confiance en leur jeunesse et que les jeunes aient confiance en leurs élus», analyse Frédérick Pairault, délégué général de l’Anacej, l’association nationale des conseils d’enfants et de jeunes.
Quels que soient les outils pour que les jeunes influencent ou participent à la mise en place de politiques publiques, partout la volonté est la même : «Traduire ce que veut la jeunesse. Ne pas construire pour les jeunes mais avec les jeunes, leur donner la parole pour bâtir des choses avec eux », explique Alain Ivanic, le directeur de la DJSCS, la direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale de Mayotte.
Des cultures différentes
Au-delà du thème de la semaine, ce type d’échanges est important car les approches culturelles sont différentes dans l’océan Indien, sur tous les sujets et donc sur celui de la jeunesse. Les représentants de l’Ile Maurice ont ainsi un grand nombre d’expériences à mettre en avant, basées sur une culture anglo-saxonne de l’initiative et de l’épanouissement personnel.
«Nous avons beaucoup de programmes nationaux et internationaux», explique Maheswar Behari, youth officer au ministère de la jeunesse et des sports de Maurice. «Le mérite de la jeunesse par exemple (Duke of Edinburgh international Award Mauritius) permet le développement total des jeunes de 14 à 23 ans : développement des aptitudes physiques avec du sport encadré, des talents artistiques ou manuels, de l’altruisme (donner du temps à la société dans des activités liées à l’environnement ou l’alphabétisation). Les jeunes doivent consacrer une heure par semaine à chaque activité. Ce programme se termine par une expédition de 24 kilomètres pendant deux jours pour laquelle ils sont préparés à monter une tente, se repérer dans la forêt ou cuisiner un repas.»
Il existe trois ou quatre stages de formation et d’échanges jeunesse et sport chaque année dans l’océan Indien sur des thèmes différents. Le précédent concernait la question de l’illettrisme dans notre région. C’était la première fois que Mayotte en accueillait un.
RR
Le Journal de Mayotte
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