Les errements du SMIAM en charge des constructions scolaires auront fait perdre deux années sur une île où le besoin est criant. L’État annonce la concrétisation de son partenariat avec les communes.
En conclusion du Conseil local de Sécurité et de prévention de la délinquance qui se tenait ce vendredi à Mamoudzou, Sylvie Especier, sous-préfète à la Cohésion sociale et à la jeunesse, annonçait ce qu’on espère être une avancée concrète : « nous venons d’établir avec le vice-rectorat une liste de priorités en matière de construction de classes ».
Il manque environ 600 salles de classe dans le premier degré à Mayotte, en lien avec la défection du syndicat qui en avait la charge, le SMIAM. Financé à hauteur de 10 millions d’euros par an par l’Etat, il n’avait sorti qu’une seule classe en 2013. Le président Hollande avait annoncé 100 salles de classe par année de son mandat.
Lors de son élection cette année en mai, la présidente Hidahya Mahafidhou avait déclaré vouloir revenir à un syndicat intercommunal et la fin de la structure a été annoncée plusieurs fois sans concrétisation.
Il semble désormais que l’intercommunalité même soit abandonnée, au profit de partenariat direct avec les communes, ce qui avait été entrepris en début d’année avec Bandraboua.
Ces atermoiements auront en tout cas fait perdre une année, puisque rien n’a été construit en 2014.
Sylvie Especier rappelait que «la scolarisation de tous les enfants est une obligation, sans distinction de nationalité, et c’est aussi un moyen de lutter contre la délinquance en combattant l’errance des jeunes. Nous l’avons constaté dans une commune où, avec une prise en charge sérieuse, nous avons doublé le nombre d’élèves dans un établissement ».
La liste des établissements dotés n’est pas encore publique, « elle doit encore être affinée », nous glissait la sous-préfète.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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