On ne sait pas encore combien le ramassage des déchets va coûter aux habitants. Il dépendra de la facture que devront payer les communes. Alors que Dzaoudzi est entrée en dissidence, le président du syndicat en charge de la collecte invite à jouer collectif.
C’est maintenant que se jouent les futurs tarifs de collecte des déchets que devront payer les habitants de l’île. Les communes sont en train d’élaborer le budget en estimant le montant nécessaire à l’enlèvement des ordures ménagères. La ressource qui va leur permettre de recouvrir ces dépenses, c’est la taxe foncière.
Si celle-ci arrive en ce moment dans les boites aux lettres, elle ne comporte pour autant pas encore la ligne correspondant à la Taxe d’Enlèvement des ordures ménagères.
Cette taxe sera prélevée par la Direction Régionale des Finances Publiques (DRFIP), qui doit le reverser aux communes. Ces dernières ont choisi de se regrouper en un seul et même syndicat de collecte des déchets, le SIDEVAM 976, qui pourrait récolter la taxe à leur place.
« Etant donné que ce syndicat s’est créé récemment, la taxe d’enlèvement des ordures ne sera prélevée que l’année prochaine. Il faut auparavant que les communes ou le SIDEVAM fixent leur taux d’imposition », indique Thierry Galvain, directeur de la DRFIP.
Seule la commune de Mamoudzou n’a pas adhéré au syndicat Intercommunal, ayant signé un contrat avec une société privée, la STAR.
La masse salariale alourdit la facture…
Les risques de dissidence sont néanmoins forts dans certaines communes. C’est le cas en Petite Terre où Dzaoudzi menace de se retirer en raison du montant de la participation financière au ramassage des déchets. Said Omar Oili, maire de Dzaoudzi nous avait fait part de son inquiétude de voir grimper la facture de 755 000 euros par an lorsqu’il assumait seul la collecte, à 1,1 million d’euros avec le SIDEVAM.
Dès le lendemain de cette prise de parole publique, le débat s’était engagé avec le président du SIDEVAM. Ce dernier indique, dans un courrier du 15 octobre qu’il nous a transmis, adressé au maire de Dzaoudzi, que ce dernier doit avoir une position fédératrice en tant que président de l’association des maires, mais surtout que « le coût élevé de la collecte » intègre « l’ensemble des agents en sureffectif recrutés dans les anciens syndicats », et dont « le SIDEVAM a repris l’actif et le passif ».
Les communes de Grande Terre solidaires des « déchets bargés »
Mais surtout, Assani Saindou Bamcolo revient sur les frais de barge que doivent assumer les deux communes de Petite Terre pour faire transiter les déchets vers le centre de traitement unique de Dzoumogné, et rappelle que « la solidarité intercommunale a joué pour lisser ce coût ».
Si Petite Terre se retire de la collecte, il est donc fort possible que le SIDEVAM se rattrape en surfacturant le traitement de leurs déchets à Dzoumogné aux deux communes de Petite Terre.
Aux côtés de Dzaoudzi, Pamandzi justement ne s’est pas encore exprimée, et dans un contexte de création d’une intercommunalité, « je dois le consulter pour que nous ayons une position commune », nous indiquait ce jeudi matin Said Omar Oili qui n’en démord pas : « les maires doivent avoir une vraie discussion sur les prix du ramassage car ils sont beaucoup trop cher ».
Le rapport de force n’est donc pas terminé, la somme qui sera demandée aux communes étant ensuite répercutée sur les habitants par la Taxe d’enlèvement des Ordures Ménagères, « et il est hors de question de les saigner », nous indiquait le maire de Dzaoudzi.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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