Une affaire de zébu devant la justice, ce n’est pas si courant. C’est sur le vol d’un beau mâle de 100 kg que le tribunal de Kawéni avait à se prononcer.
A 49 ans, cet agriculteur est confronté à la justice pour la première fois. Ce qu’on lui reproche ? D’avoir volé un zébu. Le délit est assez courant à Mayotte. La gendarmerie a même déjà retrouvé de belles bêtes transportées dans de petites voitures du type Renault Clio… On se souvient aussi de ces kwassas remplis de bovins interceptés par la brigade nautique.
Ce qui est plus rare, c’est que les voleurs soient attrapés et convoqués devant un tribunal. Le vol s’est déroulé à Combani, le 3 novembre dernier. Le propriétaire de l’animal apprend par un de ses neveux qu’un homme est en train de charger le zébu dans un camion. Pas question de laisser passer. La victime contacte immédiatement la gendarmerie. La bête est estimé par son propriétaire à 8.000 euros.
Dépêchés sur place, les gendarmes arrivent après le départ du fourgon mais grâce à la plaque d’immatriculation, ils remontent la piste et retrouvent le malfrat… qui reconnaît benoitement son forfait. «Je cherchais des plantes médicinales et quand j’ai vu le zébu sans le propriétaire autour, j’ai eu l’idée de le voler», déclare-t-il sans faux semblant aux enquêteurs.
Il s’est déjà séparé de la bête auprès de d’un homme de Mamoudzou qui a fait une affaire : 1.650€ pour beau mâle noir de plus de 100kg. «C’est la première fois que je vole un zébu», déclare le mis en cause… On n’est pas obligé de le croire !
Disparu sans laisser de traces
Le voleur est allé voir la victime pour trouver un arrangement. Les deux hommes sont tombés d’accord pour qu’il lui verse 3.000 euros… mais le propriétaire spolié n’a jamais vu la couleur de l’argent.
La victime le connaît de vue mais ne l’a plus recroisé depuis les faits et comme l’agriculteur ne s’est pas présenté au tribunal, difficile de savoir où il se trouve actuellement.
Le prévenu a été condamné à 4 mois de prison avec sursis et à verser 3.000 euros de dommages et intérêts à sa victime. C’est bien moins que les 10.000 euros réclamés. Quant à savoir s’il les paiera un jour, la victime semblait ne pas trop se faire d’illusion.
RR
Le Journal de Mayotte
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