Ce que nous avions titré « la guerre des ciments » est-elle en passe d’être terminée ? La qualité des produits utilisés dans la construction avait été dénoncée en 2013 et l’affaire avait ébranlé jusqu’à la représentativité de l’Etat sur le territoire.
L’affaire du ciment chargé de chrome VI avait fait beaucoup de bruit en octobre 2013 : les importateurs locaux s’étaient mutuellement dénoncés pour une utilisation de ciment hors norme sanitaire. Le chrome VI peut en effet avoir de lourdes conséquences sur la santé, provoquant des eczémas, des troubles de l’estomac ou respiratoires, des dommages au foie et aux reins.
Les trois importateurs contrôlés, Lafarge, Ballou et IBS, semblent en défaut, des sacs sont saisis. On apprendra que la société Lafarge utilise, comme la loi l’y autorise, un traitement à base de sulfate d’étain pour faire baisser le taux de chrome VI. Cette installation est placée sous scellés il y a 16 mois. Elle y était toujours jusqu’à ce vendredi.
Propre à la consommation
En octobre 2013, c’est la surenchère des avocats, Me Kamardine menaçant de faire entendre le préfet Witkowski à titre de témoin, sur fond de guerre économique entre concurrents locaux, même régionaux.
Depuis, Lafarge se sert de l’installation d’IBS, qui utilise le même procédé. D’autres analyses sont effectuées par l’unité prévention des risques professionnels de la Dieccte (Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), et concluent à un produit propre à la consommation.
En conséquence, et dans le cadre de la commission rogatoire, le juge d’instruction a ordonné ce jour la levée des scellés apposés sur l’ensacheuse des ciments Lafarge-Mayotte.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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