La pollution est endiguée et les eaux usées sont canalisées : les plongeons sont de nouveau autorisés sur les plages en périphérie de Mamoudzou. Cet épisode met en lumière le travail énorme qui est encore à entreprendre sur l’ensemble de l’île en matière d’assainissement.
Depuis le 17 février et le déversement dans la mangrove des eaux usées non traitées de la station d’épuration (STEP) du Baobab, il était interdit de se baigner aux abords de la ville chef-lieu de Mayotte. Pendant plusieurs jours, jusqu’au 20 février, le site avait été pollué par ces rejets.
Les files eau et boue sont aujourd’hui en fonctionnement, annonce la préfecture de Mayotte dans un communiqué, « permettant le traitement de l’ensemble des effluents collectés sur la commune de Mamoudzou ». Les services de l’Etat annoncent avoir mobilisé d’importants moyens avec le Syndicat des Eaux et d’Assainissement de Mayotte (Sieam).
Les contrôles effectués sur les eaux de baignade des plages de Mamoudzou mardi 24 février, « n’ont pas révélé de pollution microbiologique en lien avec cet événement ». Des conditions qui permettent la levée de l’interdiction de baignade.
Dans le cadre du retour à un fonctionnement normal de l’ensemble des installations, les boues d’épuration produites, extraites et stockées sur site durant cet épisode vont faire l’objet d’un traitement par malaxages avec incorporation de sable avant d’être exportées vers l’Installation de Stockage de Déchets non dangereux (ISDND) de Dzoumogné.
Cette opération, réalisée sur le site du Baobab, pourra occasionner temporairement des nuisances olfactives. Elle ne constitue toutefois aucun risque pour la santé humaine.
Si l’incident est regrettable, surtout sur le temps de réaction entre le 17 et 20 février, il faut noter qu’il s’agit d’une des premières zones de Mayotte à bénéficier de l’assainissement, et qu’un travail immense est encore à effectuer par les communes pour en doter leurs villages. Outre la station d’épuration de Dembéni, les microstations sont peu à peu installées, et les fonds européens devraient aider le Sieam à financer.
Mais cela passera par une prise de conscience des habitants qui ne perçoivent pas encore le recyclage des eaux usées comme une action indispensable à l’hygiène et l’environnement.
A.P-L.
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