Vendredi soir, une nouvelle réunion a rassemblé les autorités qui affrontent la crise de Tsingoni depuis 10 jours. Il était question du collège avec des solutions immédiates et à plus long terme pour garantir des conditions «normales» d’enseignement.
La MJC de Mroalé est un lieu idéal pour parler des problèmes de sécurité du collège de Tsingoni, elle a été construite à côté de l’établissement qui accueille 1.200 élèves de la commune. Après les événements de ces derniers jours à l’extérieur puis à l’intérieur du collège entrainant le retrait des enseignants, il s’agissait de prendre des mesures à la hauteur des enjeux et des inquiétudes.
Autour de la direction du collège, étaient une nouvelle fois mobilisés le maire de Tsingoni et quelques-uns de ses adjoints, la nouvelle conseillère départementale et les représentants de la police municipale, soit une vingtaine de personnes.
Des réponses concrètes dès lundi
Dès lundi, l’environnement sécuritaire de l’établissement va évoluer. A l’extérieur, un dispositif mis en place par la gendarmerie nationale et la police municipale sera déployé, complété par une présence renforcée des agents municipaux chargés du dispositif «sécurité école».
A l’intérieur, au moins deux membres de l’équipe mobile de sécurité (EMS) du vice-rectorat viendront épauler les 7 postes de surveillants du collège.
Autre réponse immédiate : la mise en place d’une zone tampon entre les grilles de l’établissement et la forêt pour faciliter la visibilité et l’accès des forces de l’ordre. Les équipes de la commune vont lancer, dès demain lundi, les travaux de débroussaillage dans les zones les plus sensibles autour de l’établissement.
16 médiateurs pour la commune
Assez rapidement, d’autres pistes de réflexions devraient aboutir avec le vice-rectorat sur la sécurisation des accès à la salle d’étude par l’extérieur, notamment lors de la livraison des collations. C’est là que des pierres ont été jetées cette semaine provoquant le retrait des professeurs.
Quant à la municipalité de Tsingoni, elle va recruter 16 médiateurs de prévention. Ces postes entrent dans le cadre du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) et seront financés par la préfecture. Après une formation rapide et la définition précise de leurs missions, ces médiateurs pourraient être opérationnels d’ici une semaine. Et certains d’entre eux seront affectés au collège.
Partenariat sur le long terme
Enfin, une cellule de veille va se mettre en place et se réunir tous les mois. La proposition émane du principal du collège qui a exercé pendant 6 ans dans le collège le plus difficile d’Argenteuil, en banlieue parisienne. «L’idée est d’échanger régulièrement sur tous ce qui concerne le quartier et l’établissement. Ca peut être des mouvements à l’extérieur comme des phénomènes d’absentéisme. L’objectif est de renforcer les liens entre les différents acteurs autour d’une volonté commune : la prévention de la délinquance et la sécurisation de l’établissement», explique Jonathan Bayart, le principal collège de Tsingoni.
Les différents acteurs (état, municipalité, parents, tissu associatif, clubs sportifs…) seront aussi rapidement mobilisables et réactifs en cas de difficultés.
Un collège mosaïque de la commune
Le collège de Tsingoni accueille 1.200 élèves. Et si ces jeunes transposent à l’intérieur de l’établissement les conflits qui existent à l’extérieur, c’est qu’ils reconstituent les équilibres entre les différents villages. Ainsi, les élèves entrant en 6e sont originaires à 25% du village de Tsingoni, à 43% de Combani, à 30% de Miréréni et enfin de Mroalé pour 2%.
«On a affaire à un début d’errance de la jeunesse, notamment le soir. Pour l’instant, ça concerne peu les établissements mais ça peut devenir compliqué, en particulier parce les jeunes sont plus nombreux que les adultes», note Jonathan Bayart.
A Tsingoni, l’enjeu semble avoir été parfaitement compris et l’heure est vraiment à la mobilisation générale.
RR
Le Journal de Mayotte
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