La suspension du projet des Jeunes Ambassadeurs de Mayotte appelle à des explications que nous ont fournies les services du conseil départemental. Ils demandent une restructuration.
« Il a été décidé de surseoir à l’organisation de l’opération 2015 « Jeunes Ambassadeurs de Mayotte ». Cette phrase extraite du communiqué de presse reçu vendredi du conseil départemental de Mayotte a étonné tous les médias. Quelques semaines auparavant, ils avaient en effet reçu une confirmation de la pérennisation de l’opération par l’ancienne équipe… à la veille du premier tour des élections départementales. Il s’agissait de à nommer des jeunes porte-paroles, une vingtaine, de l’Europe à Mayotte… et vice versa.
Alors, assiste-t-on à une chasse au gaspi ou une chasse aux sorcières ? Plutôt la première raison pour le directeur général des services Jean-Pierre Salinière qui avance deux arguments : « La nouvelle équipe a décidé de prendre des mesures de rigueur. Nous avons besoin d’une appréciation sur l’opération quand aucun bilan n’a été tiré de la première édition qui avait amené les Jeunes Ambassadeurs, accompagnés d’une mission, à Bruxelles. D’autre part, sur l’ensemble des prétendants pour 2015, seule une cinquantaine était inscrite, quand nous aurions dû avoir pléthore de candidats. Il y a manifestement un problème de communication ».
Un projet unique au coût inconnu
Quant à Michèle Balourd, directrice des Affaires européennes, elle assure étonnamment ne pas être informée du dossier : « je le récupère sans l’avoir porté. C’est le cabinet du président qui avait toutes les données ». Un projet porté de manière trop protectrice par le cabinet, risquant de le mettre en péril lors d’un changement de majorité ? C’est assurément une explication.
Difficile de savoir combien aura coûté l’opération en 2014. La clef de répartition, 30% pour le conseil départemental-70% pour les députés européens, ne nous a pas été confirmée ni par les services, ni par la direction des affaires européennes.
Ce projet, unique en France, qui aura permis à quelques jeunes de représenter l’île à Bruxelles et de poser pour un selfie avec le président Hollande, est pour l’instant « suspendu », nous assure-t-on, « une fois évalué, il pourrait être reconduit à un rythme plus espacé », envisage Jean-Pierre Salinière, “et institutionnaliser leurs actions comme on le fait pour les jeunes députés”.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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