Pour tenter une inversion de la courbe du chômage chère au président Hollande, le gouvernement a multiplié ces dernières années les contrats aidés, et les mesures d’allègement d’impôt au recrutement. La CCI y consacrait une matinale d’information.
On ne peut pas dire que la CCI n’aura pas participé à la diffusion des informations du Plan de responsabilité du gouvernement… Elle consacrait ce vendredi matin un point au fourmillement de mesures, pour une piqûre de rappel auprès des structures intéressées afin qu’elles optimisent leurs coûts à l’embauche. A en croire les interrogations de ces dernières, ce ne fut pas inutile.
Le Pôle emploi et la Mission locale ont développé les dispositifs existants. Le Contrat Unique d’Insertion (CUI) par exemple, conclu pour une durée déterminée (de 6 mois à 2 ans) ou indéterminée, et dont les médiateurs de proximité présentés à la ministre Pau-Langevin sont une belle illustration d’opportunités offertes à une commune à moindres frais : 75% pris en charge par l’Etat pour les associations ou les collectivités, et 35% pour les entreprises.
Une clef de répartition soumise à critique pour ne pas suffisamment relancer le secteur marchand, porteur de dynamisme économique.
Malheureusement, aucun représentant de collectivité n’était présent ce vendredi matin, mais les entreprises présentes, Somagaz, MMC, GMK, Zoom, SQBTP, BDM, le Centre d’Affaires ou la Couveuse Oudjerebou ont pu questionner les intervenants : « peut-on muter en CUI le contrat d’un jeune déjà recruté ? ». Ce n’est pas l’objectif visé par la mesure, « mais c’est possible si son contrat vient d’être signé », admet la coordinatrice de la Mission locale.
Économie d’impôts et de charges
Le nombre de contrats aidés peut-être illimité, « mais attention, le jeune doit être suivi par un tuteur qui ne peut en prendre plus de trois sous son aile ». Un suivi des jeunes et un bilan intermédiaire sont inclus dans la formule.
Sur deux ans, ce sont ainsi 686 contrats qui ont été signés, « tous secteurs confondus », précise la Mission locale. Les objectifs pour 2015 varient de 190 à 252 contrats, et l’employeur peut s’engager sur 3 ans. C’est contraignant en terme de projection, « mais ils sont certains d’être dans le quota, car nous n’irons pas au-delà ». Les emplois aidés
En dehors des CUI, emplois aidés, contrats d’apprentissage ou autres contrats de professionnalisation, des mesures fiscales sont là pour inciter les employeurs à recruter, comme le résumait Isabelle Chevreuil, directrice du cabinet comptable 3A Mayotte : « le CICE, Crédit d’impôt compétitivité emploi pour commencer qui permet à une entreprise de bénéficier d’un allègement d’impôts de 7,5% des rémunérations versées, 9% sont annoncés pour 2016, le Crédit d’impôt apprentissage de 1 600 euros par apprentis ».
Des aides qui vont croissant avec le niveau d’engagement du jeune recruté, les Emplois aidés de plein temps sont à ce titre plus intéressants que les CUI dont l’aide est plafonnée à 20 heures hebdomadaires.
Ces mesures viennent se superposer à d’autres avantages comme l’exonération des charges patronales URSSAF sur les bas salaires, et réduisent le coût du travail de plus de 20% pour les entreprises, les associations et les collectivités qui devraient donc être incitées à recruter. Pour la CCI, ce n’est pas faute d’avoir fait passer l’information…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.