Le procès de trois policiers du commissariat de Mamoudzou jugés pour des violences et des faux a été renvoyé au 4 décembre. Toutes les parties civiles n’avaient pas été convoquées.
La justice avait estimé que le dossier était trop sensible pour une instruction sereine à Mayotte. L’affaire avait donc été délocalisée et instruite à la Réunion par le juge Jean-Pierre Niel à la suite d’une décision de la Cour de cassation. Logiquement, c’est à La Réunion que devait se tenir le procès ce mardi matin mais l’affaire a été renvoyée pour des raisons de procédure, indique Me Kamardine, l’avocat des parties civiles, au JDM.
En février 2011, deux policiers en poste à Mayotte avaient été placés en détention provisoire. L’un d’eux est soupçonné d’avoir frappé trois mineurs lors d’une garde à vue et de les avoir obligés à baisser leur pantalon pour vérifier un détail de leur anatomie dans une enquête pour viol.
Des CD-ROM vierges
Il est également reproché aux deux policiers d’avoir effacé des CD-ROM liés aux interrogatoires des mis en cause. Ce qu’ils nient. L’un en expliquant ne pas maîtriser totalement l’enregistrement des CD-ROM, l’autre en indiquant que les violences présumées s’étaient déroulées avant les auditions.
Le procureur de Mayotte de l’époque, Philippe Faisandier, avait demandé la saisie des CD-ROM comprenant l’audition de défunt. Mais ces disques étaient vierges. Et si les PV indiquaient que les enregistrements avaient été correctement réalisés, ils s’agissaient de faux aux yeux du parquet.
Un suicide déclenche l’enquête
Cette enquête avait été déclenchée en octobre 2010 à la suite du suicide d’un détenu dans la prison de Majicavo. Les agents pénitentiaires avaient retrouvé une lettre du défunt dans laquelle il annonçait son geste. La lettre comprenait également un passage dans lequel il évoquait des violences commises par un policier en citant le prénom de celui-ci.
L’enquête avait été confiée à la fois à l’inspection générale de la police nationale mais aussi à la section de recherches de la gendarmerie de Saint-Denis.
Un troisième policier a, lui aussi, été renvoyé en correctionnelle pour des violences car les trois mineurs ont affirmé qu’un autre fonctionnaire les avait frappés dans le commissariat.
L’affaire sera donc jugée sur le fond au mois de décembre.
Le JDM avec Le JIR
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