L’encadrement du BSMA a décidé de mettre sur pied une action à la veille de ses portes ouvertes : parcourir l’île en courant ces jeudi, vendredi et samedi, pour informer la population de ses actions en faveur des jeunes.
Les jeunes volontaires stagiaires ont donc pris ce jeudi matin un top départ en compagnie de leurs cadres pour nouer un contact avec les habitants de l’ensemble des communes traversées. Il s’agit aussi d’informer sur l’opération Journées portes ouvertes du bataillon qui se tient samedi et dimanche à Combani. Cette kermesse géante est l’attraction du mois de juin prisée par petits et grands.
Mais surtout d’informer la population des opportunités qu’offre le BSMA aux jeunes : une formation pré-qualifiante à un métier dans un cadre militaire pendant 10 mois, avec la possibilité de passer le permis de conduire.
Nationalité française obligatoire
Des stagiaires qui touchent une solde pendant cette période, et qui découvrent une rigueur qui leur fait souvent défaut. Avec un taux d’insertion à la sortie de 83% à Mayotte, en formation qualifiante et en emploi, le travail du BSMA est reconnu à un point tel que le président de la République en a annoncé sa transposition en métropole où trois centres seront créés, en plus de l’existant à Périgueux.
Pour rappel, chaque année, 5 000 jeunes ultramarins effectuent un service militaire adapté, dont 60% n’ont aucun diplôme et 30% sont illettrés.
A Mayotte un problème avait été mis en évidence lors du conseil de perfectionnement l’année dernière : l’augmentation de la proportion de jeunes sans papier à se présenter aux portes du BSMA. Or, la nationalité française est obligatoire. C’est aussi cette démarche qui a poussé stagiaires et gradés à chausser leurs crampons pour porter la bonne nouvelle au sein des villages.
Une équipe de 8 hommes et femmes est partie ce jeudi matin à 5h du Bataillon à Combani, le chef de corps Christian Carrère en tête. Ils seront 16 équipes en tout à se relayer, avec un parcours inscrit sur le calendrier du circuit du tour de l’île BSMA.
Les bouénis aussi
A 10h, l’équipée passait à M’tsangadoua, sous un soleil qui tapait fort et un dénivelé de plus en plus important. Encadrée de voitures ballet et d’une ambulance, le ravitaillement en eau était indispensable, le tout orchestré par l’Adjudant-chef Cloarec: “Les coureurs ont été sélectionnés sur leurs capacités sportives”, précise-t-il. La population jouait le jeu en encourageant les jeunes sur le bord des routes, “et à Mtsangaboua, les bouénis ont couru avec nous!”
Des messagers qui ont encore une grande tâche auprès des jeunes. Ils ont entre 7 et 12 ans et sont tous massés d’ailleurs à Koungou vers 14 heures pour accueillir la caravane du BSMA et les coureurs. Des autocollants sont distribués, qu’ils comptent coller sur leur tee-shirt, comme l’insigne qu’arborent les grands, aux vêtements kaki. “Ils veulent tous être militaires, mais nous confondent avec les gendarmes ! Par contre, ils savent déjà que ceux qui n’ont pas de papiers ne pourront y entrer “, s’exclame Abdallah qui encadre la course.
Ce jeune qui s’est inscrit au BSMA pour se perfectionner dans sa branche qu’est la tuyauterie-chaudronnerie, a une idée en tête: “apprendre à encadrer, car je veux créer ma boite”. Des valeurs d’exemple qui sont les meilleurs messages auprès des plus jeunes.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte