Le conflit social à la Colas est entré dans une nouvelle phase ce jeudi matin après l’intervention des forces de l’ordre pour évacuer le piquet de grève à Kawéni. En réaction, les grévistes bloquent la nationale.
Actualisé à 14h20 : Levée du barrage, les grévistes acceptent de retourner dans leur dépôt libéré le matin même sur décision de justice. Soibahadine Ibrahim Ramadani est reparti sans livrer d’explication quant à cette levée soudaine des blocages. Les grévistes avancent des promesses de la part de la direction, “nous avons bon espoir de sortir de l’impasse aujourd’hui”, glisse Madi Souffou au JDM, alors qu’il attend à la Dieccte l’ouverture des négociations.
Le climat reste tout de même incertain à Kawéni à cette heure.
14h. C’est toujours bloqué ! La base refuse d’entendre les arguments de ses délégués syndicaux (Madi Souffou est revenu sur place) mais aussi ceux de Soibahadine Ibrahim Ramadani, le président du conseil départemental qui s’est rendu sur les lieux et discute depuis un long moment avec la direction. La nationale est donc toujours entravée des barrages des grévistes et la circulation est impossible.
Depuis la mi-journée, les barrages se font tout de même filtrants pour les transports scolaires mais aucun autre véhicule ne peut passer. Compte tenu de la situation, les négociations ne devraient donc pas démarrer à la DIECCTE à 15h et l’issue de ce bras de fer reste encore incertaine.
12h00. On pensait que les grévistes de la Colas allaient libérer la route nationale à Kawéni peu avant midi, après des discussions entamées par le commissaire de police Miziniak, la direction de la société et Madi Souffou, représentant syndical.
Les grévistes avaient obtenu de pouvoir réintégrer le siège de la Colas de manière pacifique, siège évacué ce jeudi matin par les forces de l’ordre, mais à une condition : qu’ils ne s’installent pas au niveau du portail mais plus loin dans la cour… Une condition refusée par la base. Madi Souffou, le représentant syndical, très mécontent de ce refus, quitte les lieux, laissant les grévistes durcir la situation.
Conséquence, on ne sait pas si un nouveau round de négociations prévu cet après-midi va effectivement avoir lieu. Les représentants syndicaux avaient indiqué qu’après le dégagement de la chaussée, des négociations devaient reprendre à 15h à la DIECCTE entre les syndicats et la direction, en présence des représentants du secteur du BTP et le Medef.
10h45. A Kawéni, la circulation reste paralysée, sans intervention des forces de l’ordre pour lever les barrages. Si une telle intervention devait intervenir, elle se ferait sans gaz lacrymogènes car le vent pousserait les gaz vers les établissements scolaires de la zone.
Salim Nahouda, secrétaire départemental de la CGT Mayotte, vient d’arriver sur place avec un message du directeur de cabinet du préfet demandant de dégager la route. Pour les autorités, paralyser la circulation à cet endroit stratégique pour Mayotte est inacceptable. Les discussions sont vives avec les grévistes qui souhaitent que leurs représentants syndicaux directs gardent la main sur le conflit.
Les grévistes se sont organisés pour éviter tout débordement. A proximité, au collège K1 perturbé par le mouvement de grève contre la réforme des collèges, l’intersyndicale annonce 35% d’enseignants grévistes ce qui a pour conséquence de mettre une bonne centaine d’enfants dans la rue, des gamins que les salariés de la Colas ont écarté de leurs barrages.
A noter que la route menant à la carrière ETPC à Koungou est également bloquée. Hier, l’accès à la carrière avait été dégagé par un huissier. Les grévistes ont donc réagi en barrant la route.
9h23. La Colas Mayotte a demandé l’intervention des forces de l’ordre pour évacuer le siège de la société à Kawéni occupé par des salariés en grève comme l’ordonnance judiciaire en référée prise hier mercredi le lui permettait. Dès 8 heures, les forces de l’ordre sont donc intervenues provoquant une réaction prévisible des grévistes qui ont décidé à 9 heures de bloquer la route nationale.
Deux barrages ont été érigés avec des poubelles, en face du supermarché SNIE et de la SOMVIA (Renault). A 9 heures, les grévistes sont environ 150 présents sur les lieux sur les 800 salariés en grève annoncés par les organisations syndicales. «Nous avons décidé de fermer la route jusqu’à l’ouverture du dépôt parce qu’ils nous ont chassés de chez nous», déclare Madi Souffou, délégué syndical de Cisma CFDT au JDM.
Alors que la circulation est totalement paralysée à Kawéni, l’hélicoptère de la gendarmerie vient de survoler le site. La section d’intervention n’est pas encore intervenue pour rouvrir la chaussée et n’aurait pas, à cette heure, reçu de consignes en ce sens.
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