Les élèves ont prolongé leurs visites des sites-témoins de l’histoire de l’île, par des travaux avec leurs professeurs. Les meilleurs, et les plus orignaux, ont été choisis et exposés ce jeudi matin au Comité du tourisme.
L’association les Naturalistes, environnement et patrimoine de Mayotte, avec le soutien du vice-rectorat et de la direction des affaires culturelles, a lancé depuis fin octobre 2014 la 8e édition du rallye du patrimoine.
L’ambition de cette animation pédagogique est de proposer aux élèves de CM2, 4ème et de 2de des sorties sur des sites historiques de Mayotte, en Grande-Terre et Petite-Terre, pour découvrir le patrimoine de leur île, et aura réuni cette année 45 classes.
1.300 élèves ont participé et quatre classes ont été récompensées pour leurs travaux. L’une d’entre elle a fait fort, puisque c’est une eau florale qui sort des mains et des cerveaux des jeunes de 4ème du collège de Tsingoni : « nous avons cueilli des fleurs d’ylang, de roses et de jasmin, que nous avons fait bouillir, puis distiller pour recueillir l’eau florale. Ça sent très bon ! », concluent les deux présentatrices de charme.
La classe s’est également penchée sur la rédaction d’un récit fantastique autour des ruines de Soulou, et a livré un conte, « Le parfum sucré ». Il y est question d’un homme, décédé accidentellement dans l’usine sucrière où il travaillait, alors que sa femme, à laquelle il n’a pas eu le temps d’offrir un parfum, hante les lieux, faits de ruines envahies par la végétation. Elle apparaît aux jeunes, réunis autour d’une grillade de saucisses et de marshmallows.
Connaître son identité
Les 5ème du collège de Sada produisent le site internet qu’ils ont conçu autour des lieux visités, doublé d’une vidéo montée par les garçons de la classe avec l’aide d’une journaliste et accompagnée d’une chanson sur les mangues, en shimaoré.
Enfin, c’est une pièce de théâtre qu’ont montée les 2de ASSP1 du lycée de Kahani. La jeune lycéenne, narratrice hors pair, notamment pour la maitrise de son texte par cœur, met en valeur l’histoire d’une île dont la richesse repose sur son patrimoine. Toute ressemblance… La méchante reine, qui martyrise ses esclaves, le cyclone qui les oblige à reconstruire l’usine sucrière, tous les ingrédients locaux y sont, et l’aventure finit par des chants traditionnels repris par la salle, dont Salima salimina.
Un regret pour les organisateurs que la classe de CM2 de Pamandzi, également lauréat, n’ait pu être présente.
Le bilan est très positif, « les élèves du premier degré ont découvert un patrimoine qu’ils connaissent très peu. Lorsqu’on connaît ses racines, sa culture, on défend mieux son île, et on sait la protéger », témoignent les organisateurs.
La prochaine édition devrait s’étirer vers le sud, « et avec une découverte de patrimoines à proximité des établissements. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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