De l’intervention des pompiers à celle du préfet, les passagers du vol Air Madagascar prévu hier à Mayotte ont vécu une incroyable journée… et ne sont toujours pas partis. Quant au Boeing 777 d’Air Austral, il n’a pu se poser hier. Gros retard à prévoir pour le vol direct pour Paris du jour.
Les 86 passagers qui souhaitaient partir ou rentrer dans la Grande Île avec leur billet Air Madagascar semblaient enfin sur le point d’y parvenir hier en début d’après-midi… C’était sans compter sur le sort qui semble s’acharner sur eux.
Après des jours d’attente sans véritables nouvelles, ils devaient bénéficier d’un des 2 avions d’Air Mad’ encore en mesure de voler en ces temps de grève. Hier samedi, un Boeing de la compagnie s’est donc posé à Pamandzi à 14h25, le seul vol d’Air Madagascar de la semaine. Tandis qu’il devait redécoller à 15h25, les passagers ont suivi le parcours classique jusqu’à boucler leur ceinture et suivre les démonstrations de sécurité à bord de l’appareil.
L’avion s’avançait vers la piste lorsque des fumées suspectes ont commencé à se dégager des moteurs. Après une manœuvre des pompiers pour s’assurer de la sécurité des personnes à bord, l’appareil est rapidement retourné à son point de stationnement à l’aérogare et les passagers débarqués.
L’intervention du préfet
Commence alors une longue attente et un bras de fer sans véritables combattants, entre d’un côté des passagers en colère qui ne veulent pas récupérer leurs bagages ni quitter la zone d’embarquement pour obtenir des garanties pour un prochain vol. Et de l’autre… une compagnie qui se contente de renvoyer les voyageurs à l’agence de la place mariage à Mamoudzou lundi matin à 8 heures.
La tension montant, en particulier avec la police de l’air et aux frontières, vers 20 heures, le préfet en personne s’est rendu sur place, accompagné de responsables de la PAF et de la gendarmerie. Il est venu échanger avec les passagers pour ramener le calme et expliquer qu’il était bien évidemment hors de question de mettre en danger la vie de voyageurs en les laissant repartir sur un avion qui pourrait connaître de nouveaux problèmes techniques… même si certains passagers attendent de partir depuis le 2 juillet.
Des infos contradictoires pour la suite
Les passagers ont obtenu un entretien avec le pilote de l’appareil mais sans grande avancée : il n’est que contractuel et ne peut donc pas grand-chose pour eux.
«En tout et pour tout, on nous a offert une collation et le remboursement du taxi pour rejoindre la barge», indiquait un passager dépité, revenu à la gare maritime de Dzaoudzi, hier soir vers 22h30.
Comme toujours depuis le début de la grève, les informations sont informelles et contradictoires. D’un côté, certaines font état d’un avion qui repartirait de Mayotte dès demain sans passagers, d’un autre de mécaniciens d’Air Madagascar qui seraient acheminés à Mayotte pour faire repartir l’avion avec ses voyageurs.
On en saura plus ce dimanche dans la matinée.
Un incident peut en cacher un autre
Dans leur folle journée, les passagers du vol d’Air Mad’ ont pu assister à l’autre «incident» de ce samedi: le Boeing 777 d’Air Austral, assurant une liaison directe avec Paris via une escale carburant au Kenya, a été contraint de remettre les gaz. Il s’est présenté à deux reprises face à la piste, prêt à se poser à Pamandzi, mais les conditions ne lui ont pas permis d’achever la manœuvre.
En effet, une fois la nuit tombée, les avions ne peuvent pas se poser à Mayotte côté colline. Ils ne peuvent pas atterrir non plus avec un vent dans le dos supérieur à 10 nœuds.
Or, le vent soufflait à ce moment-là à 16 nœuds et malgré sa bonne volonté, le pilote n’a pu correctement effectuer la manœuvre contraignant les 346 passagers à passer une nuit à La Réunion.
Peut-être 4 heures de retard
Le vol devrait donc finalement arriver ce dimanche matin et, en cascade, plus de 300 autres passagers vont attendre l’appareil. Il devait en effet quitter Mayotte à 9 heures pour Paris via le Kenya et pourrait accuser jusqu’à 4 heures de retard au départ.
Selon nos informations, c’est la 2e fois cette semaine que le vent entraîne des modifications de vols de nuit. Il y a quelques jours, le 737-800 avait dû laisser 150 valises à La Réunion pour alléger l’avion et permettre un atterrissage dans des conditions de sécurité optimales.
La question du rallongement de la piste avec les fameux 200 mètres supplémentaires est, semble-t-il, appelée à se reposer, concrètement, régulièrement, à chaque souffle de vent. On attend également avec un certain intérêt la saison des pluies.
RR
Le Journal de Mayotte
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