C’est le sport qui pourrait offrir le plus grand nombre de médailles à Mayotte pour ces 9es Jeux des Îles. Derrière le lanceur de javelot Ali Soultoini, leur chef de file, ces athlètes croient dur comme fer aux podiums.
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L’athlétisme occupe une place particulière pour Mayotte dans ces 9es Jeux des Îles. Sport individuel, c’est là que notre département pourrait glaner le maximum de médailles. Le comité régional olympique et sportif (CROS) ne s’y est d’ailleurs pas trompé. C’est à un des représentants de l’athlétisme mahorais, Ali Soultoini, qu’il a confié la mission de porte-drapeau.
Soultoini, également chef de file de l’athlétisme, réunissait la délégation ce mercredi à la mi-journée. Comme pour les autres sports, il s’agissait de distribuer les tenues de représentation et de compétition et de faire un point sur l’événement. Comme toujours, on évoque l’image de Mayotte que porte ces athlètes mais aussi le drapeau. Et comme toujours, un recadrage s’impose : «L’hymne et le drapeau, c’est l’affaire de la diplomatie. Nous, nous sommes là pour le sport, rien que le sport», a martelé Ali Soultoini.
Autre précision, plus spécifique à ces athlètes, la question liée à la traque du dopage. Tous les podiums seront systématiquement dépistés, une nette avancée vers un sport propre par rapport à la précédente édition des Jeux. Les athlètes qui prendraient d’éventuels traitements médicaux doivent le signaler au staff au cas où certaines molécules entraineraient des menaces de sanction.
Autour d’Ali Soultoini, il n’en manquait qu’un, Amboudi Daouda, le perchiste. Il habite à La Réunion et il accueillera donc ses compagnons de la délégation sur sa terre d’élection. Voici nos athlètes.
JAVELOT. Zoubert Combo (26 ans), Fahdedine Madi Ali (27 ans), Ali Soultoini (36 ans).
C’est un trio qui espère bien truster toutes les places du podium du javelot. «On est 3 amis. On va tout faire pour avoir les trois médailles, peu importe la couleur qui sera autour du coup de chacun», souligne Fahdedine Madi Ali. Il y a 4 ans, il avait ramené une des deux médailles d’argent de Mayotte (avec le basket). Ces Jeux sont un retour à la compétition pour lui. «J’avais stoppé il y a 10 mois. On m’a fait revenir». La condition physique était là, Fahdedine est préparateur physique et coach sportif. Il a donc repris les entrainements, un an tout juste après son retour de Saint-Raphaël et de Nice.
A ses côtés, Zoubert Combo compte bien lui disputer l’or. Il y a 4 ans, seuls ses deux compères étaient partis aux Seychelles. Cette fois-ci, c’est sa chance. Originaire de Passi-Kéli, le jeune homme est en Master 2 marketing et communication digitale à Nice, il va soutenir son mémoire en septembre.
Quant au doyen, Ali Soultoini, il sait, avec ses 36 ans, que le javelot peut être un sport de maturité. Force tranquille, il a une revanche à prendre pour oublier sa 4e place en 2011, la plus rageante.
100 METRES. Nasrane Bacar (23 ans).
Nasrane est militaire. Elle occupe les fonctions d’aide moniteur au sport à Agen. «Le 100 mètres, c’est la distance la plus facile pour moi, je ne l’ai choisi que pour ça», explique la jeune femme.
Licenciée dans la capitale lot-et-garonnaise, elle est particulièrement assidue aux 5 à 6 entraînements hebdomadaires.
«C’est ma première fois aux Jeux. Moi, je prends ça comme une sorte de championnat». C’est un bon repère pour elle, mais aussi de bons souvenirs : elle peut revendiquer deux titres de championne de France espoir (hivernal et estival). Eliminée en série au championnat de France élite cette année, «ça m’a permis de réagir et de revenir plus forte», promet-elle. «Je suis là pour un podium. Si je ne l’ai pas, je le prendrais très très mal !»
Sa meilleur pref’ de l’année : 11’’77 à Saint-Etienne.
400 METRES. Myriam Mlazahahe.
Un temps pressentie pour être porte-drapeau, la jeune athlète qui aura 21 ans en septembre est désormais licenciée à Nice après avoir été formée au RC Mamoudzou entre 2009 et 2014. «A la base, je voulais faire le 200m et le 400m. Mais au niveau des horaires des compétitions, c’était un peu compliqué à gérer. J’ai choisi de me concentrer sur le 400m», explique l’athlète. Celle qui fut sur la liste ministérielle des athlètes de haut niveau aspire logiquement à un podium.
«Je suis habituée aux compétitions mais je n’aime pas qu’on me dise qu’on veut absolument une médaille. Je n’aime pas qu’on me dise, ‘je veux ci’, ‘je veux ça’. C’est une compétition, on est évidemment là pour gagner.»
Meilleures perf’ de l’année sur 400m : 55’’75.
LONGUEUR / 100 METRES. Djassim Ahamada (22 ans).
Il est le seul à se présenter sur deux disciplines. En pôle espoir jusqu’à l’an dernier, Djassim Ahamada est actuellement à Orléans. «Le 100m et la longueur sont deux disciplines qui se complètent bien», relève le jeune homme. Je voulais aussi faire le 200m mais mon coach n’a pas voulu. L’objectif, ce n’est pas de se faire voir sur les épreuves mais bien de gagner.»
«Je compte beaucoup sur l’ambiance des Jeux pour me survolter et pulvériser mes records personnels. J’espère qu’on va voir un autre Djassim !»
Ses meilleurs perf’ de l’année : en longueur, 7,37m (champion de France universitaire).
Au 100m : 10’’84 (avec un vent régulier). Il est devenu vice-champion de France universitaire avec 10’’88.
110 METRES HAIES. Mouhamadil Saindou (20 ans).
Il arrive de Montauban où il est en BTS CRSA, conception et réalisation de systèmes automatiques. «Le 110 mètres haies, c’est une discipline qui me va bien parce que je suis rapide et souple. Comme j’arrive bien à me débrouiller, je me suis lancé.»
Pour les Jeux ? «Je vise un podium. Je compte sur les entraînements pour jauger les autres coureurs, repérer leur potentiel. Je sais m’adapter !»
Sa meilleure perf’ de l’année : 15’’01 à Castres.
LONGUEUR. Moukoutoifi Saindou.
Il devait s’aligner sur le décathlon. Mais des blessures l’ont contraint de réduire ses ambitions à la longueur. Etudiant au CREPS de Toulouse, l’athlète originaire de Miréréni est en pôle espoir. «La longueur, c’est là que j’envisage mon avenir. Mais faire plusieurs disciplines, la vitesse, les haies, ça forge, ça prépare bien», confie le jeune homme. Il aborde les Jeux comme une expérience supplémentaire pour son parcours. «C’est comme si c’était mon premier championnat. J’ai la chance de faire ces Jeux, je compte la saisir !»
Meilleure perf’ de l’année : 7,28m à Albi.
RR
Le Journal de Mayotte
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