C’est le début des épreuves de judo ce mardi aux JIOI. Quatre judokas portent pour la première fois les espoirs de Mayotte dans un sport qui lutte pour se faire une place dans le département.
Nous les avons rencontrés sur le dojo du collège de Kawéni avant leur départ pour les Jeux. Ce soir-là, ils s’entraînent dans la petite salle surchauffée, sans vestiaires ni douches, louée 900 euros par mois par le vice-rectorat. Les judokas mahorais aussi doivent avoir la passion chevillée au corps pour pratiquer leur discipline et pour tenter d’atteindre un niveau digne des compétitions régionales.
Pour la première participation du judo mahorais aux Jeux, ils sont quatre dans la sélection. Kell Lapeyre, 21 ans, est le plus léger (-66kg) et le seul à ne pas avoir intégré une structure de formation. Il a commencé le judo à Sada avant de rejoindre Cavani-Stade, qui depuis n’existe plus.
Florian Le Joly, 28 ans, est passé par le sport-étude de Rennes. A son palmarès, une 9e place aux championnats de France 3e division (-73kg) l’an dernier et une 3e place au tournoi des Mascareignes.
Yazidou Maandhui, 28 ans, se présente dans la catégorie des moins de 81kg. C’est à Toulouse que l’a amené son sport-étude. Il devrait combattre contre un Malgache qu’il connaît bien pour avoir fait son sport-étude avec lui. Il sait que ce ne sera pas facile. Le Malgache est habitué des grands rendez-vous internationaux. Non seulement il a participé aux Jeux olympiques, mais il a aussi à son actif des combats aux championnats du monde.
Lucides et ambitieux
Enfin, Aurélien Magot, 17 ans (-90kg), fait partie de ceux qui ont une place évidente dans ces Jeux : une mère Mauricienne, un père Mzungu et une jeunesse à Mayotte, c’est un enfant de l’océan Indien. Passé par le sport-étude de Rennes, il a fini 3e en équipe lors du tournoi des Mascareignes.
La présence du judo mahorais aux Jeux était loin d’être acquise. La discipline a été repêchée après avoir plaidé sa cause. Les judokas se sont donc préparés et sont partis mais sans appuis particulier. Ce sont des sponsors privés (MCG et Somagaz) qui ont permis de financer les stages de préparation.
Les Mahorais auront en face d’eux, en fonction des catégories de poids, des Mauriciens et plus exactement des judokas de Rodrigues «physiquement très costauds», des Réunionnais ultra-favoris avec, eux aussi, de belles participations aux JO et aux championnats du monde et enfin des Malgaches également impressionnants.
Se faire remarquer
Autant dire qu’accéder au podium ne sera pas chose facile même si la compétition est atypique. «Au judo, un événement à 5 compétiteurs, ça n’arrive jamais. Ca ne ressemble en rien à ce qu’on voit d’habitude avec, en plus, des écarts de niveau énormes», explique Rudolphe Méchin, l’entraîneur de la sélection.
Mais le choix de partir s’inscrit dans une logique des petits pas, qui permet de prendre ses marques, de faire parler de la discipline et de donner une perspective.
Ce mardi après-midi, les deux plus lourds ouvrent le bal. Les deux plus légers devront encore attendre demain pour fouler le dojo avant la compétition par équipe prévue jeudi.
RR
Le Journal de Mayotte
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