La ligue de Mayotte de football (LMF) avait convié ses joueuses et joueurs, entraîneurs, arbitres ainsi que le CROS et le conseil départemental à célébrer le bronze des féminines et l’argent des hommes aux Jeux. Une expérience de joie et de partage.
Ils se retrouvaient pour la première fois depuis leur retour festif de La Réunion. Ce vendredi après-midi, la ligue de football avait invité tous les membres de sa délégation à venir célébrer les médailles. Mohamed Boinariziki, le président de la ligue, était simplement heureux : «Bravo ! Félicitation aux coaches pour la technique et la tactique et félicitation à vous les joueurs et les joueuses qui avaient fait ces matchs».
Pour chacun, les souvenirs sont frais mais ils sont apparemment intenses. A tel point que Zalia et Harmia font part de leur tristesse d’être rentrée. «On est sincèrement tristes. C’était fort ce qu’on a vécu sur place, la rencontre avec les Mauriciennes qui étaient nos voisines de chambres, la complicité avec les garçons qu’on ne connaissait pas avant les Jeux… On a noué beaucoup d’amitiés là-bas, on est devenus une petite famille», expliquent-elles.
Les buts et les larmes
Meilleurs souvenirs ? Pour les garçons, à l’image de Faya ou Bendina, ce sont d’abord les buts qu’ils ont marqué. «On a eu que de bons moments… à part la défaite en finale. Même avec la médaille d’argent, on n’était pas contents. On est des compétiteurs, quand on rentre dans un match c’est pour le gagner», relève Bendida.
Cet esprit a plu à Madi Vita, le président du CROS, venu partager ce moment. «J’ai vu certain d’ente vous pleurer après avoir perdu la finale. Et je trouve ça très bien, c’est ça l’esprit du sport. Certains disent, l’important c’est de participer, et puis ils relativisent. Alors que vous, vous y êtes allés pour gagner.»
Développement du foot féminin
Anli pour sa part, garde en mémoire un moment fort vécu dès l’arrivée à Saint-Denis. «La communauté mahoraise à La Réunion a été exceptionnelle. Ils nous ont réservé un accueil impressionnant. Dans les stades, à l’extérieur, c’était magique et c’est aussi ça qui nous a aidé à arriver jusque-là.»
«Je vous assure que les autres comités étaient un peu jaloux de Mayotte. Ils me disaient ‘vous avez la chance d’être en finale du foot’, ils nous enviaient vraiment !» relève Madi Vita.
Discrète, Hamouza écoute. Elle aussi a des souvenirs plein la tête. «Sur le terrain, le fait de jouer contre les autres îles, ça change, c’est vraiment bien», relève la jeune femme. Le foot occupe une grande partie de sa vie. Non seulement, elle a pu jouer en sélection, mais elle travaille… à la ligue. Elle est chargée du développement du football féminin. «On doit vraiment travailler pour le foot des jeunes et de l’autre côté, à faire en sorte d’avoir plus de dirigeantes, de femmes entraîneurs, éducateurs… Il y en a vraiment très très peu par rapport au nombre de licencié(e)s», estime celle qui est arrivée au foot grâce à l’UNSS.
Des équipements
«En foot, à Mada en 2007, tout le monde disait que la 3e place, c’était l’apothéose», se souvient Madi Vita. Maintenant, vous avez mis la barre encore plus haut et vous pouvez rêver d’une médaille d’or. Et je vais vous dire, vous allez nous faciliter nos rapports avec nos partenaires. Le problème à Mayotte, ce sont les infrastructures existantes. Et grâce à vous, on peut dire, voilà ce qu’on a fait avec si peu. Maintenant, il faut d’avantage !»
«Oui, il faut des équipements», répond simplement Soraya Abdouroihamane, directrice de la jeunesse et sport au conseil départemental, tout en reconnaissant que «les choses vont très lentement». Elle espère que le stade de Cavani sera achevé d’ici… 2017. «Quand le stade de Cavani sera achevé, on essaiera de faire des mini-Jeux pour fêter le nouvel équipement !» promet-elle. La mairie de Mamoudzou et le conseil départemental qui ont prévu de recevoir les athlètes n’échapperont pas à la question ni des projets.
RR
Le Journal de Mayotte
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