COSME a été créé pour aider les PME à accéder aux prêts bancaires. Mais à Mayotte, beaucoup n’ont pas encore de bilan comptable… C’est justement l’occasion de mettre en place un accompagnement.
Selon l’enquête sur l’accès au financement publiée en 2013 par la Commission européenne et la Banque centrale européenne, une PME sur trois n’a pas obtenu le financement dont elle avait besoin en France. Les entreprises estiment que les conditions d’octroi des financements bancaires se sont aggravées. C’est pourquoi le Fonds européen COSME (compétitivité des entreprises et des petites et moyennes entreprises), doté de 2,3 milliards d’euros sur la période 2014-2020, était présenté ce mercredi dans les locaux de la Chambre de Commerce et d’Industrie, à la demande du Conseil départemental.
COSME fonctionnera au moyen de garanties de financement pour les banques afin de les aider à fournir davantage de prêts et de contrats de location-financement aux PME. L’impact est important puisque, en raison de l’effet de levier du programme COSME, un euro investi dans une garantie de prêt permet d’assurer jusqu’à 30 euros de financement aux PME.
93% sont des entreprises individuelles
Mais un fonds qui arrive sur un territoire où tissu économique est fragile, comme le fait remarquer Jacques Launay, responsable du pôle Entreprises, emploi, économie à la Direction du travail (Dieccte) : « les entreprises mahoraises doivent encore se structurer. 93% d’entre elles sont des entreprises individuelles, avec peu ou pas de salariés, et une comptabilité la plupart du temps absente. Impossible de mobiliser des prêts bancaires dans ce cas. »
Un fond qui va donc permettre aux plus structurées d’entre elles, notamment des acteurs touristiques, d’avoir accès aux garanties de prêt et/ou au capital développement, et ainsi de pouvoir apporter un cofinancement sur d’autres fonds européens.
Les autres ne sont pas oubliées, puisqu’une convention permet à la CCI d’être financée par le Conseil départemental pour mettre en place une structure d’accompagnement basique des créateurs d’entreprises : « le contingent des couveuses est contraint. Or, presque la totalité des entreprises qui y sont suivies sont pérennes », informe Jacques Launay, « ces petites entreprises ne seront ainsi plus exclues des financements et pourront commencer à faire face à la concurrence extérieure. La valeur ajoutée doit rester à Mayotte. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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