Les vives tensions d’hier à Majicavo s’étaient apaisées ce matin avec la tenue d’une négociation en direct avec Paris ce matin. Et sous conditions demandées par l’intersyndicale. L’absence d’avancées à l’issue a incité les manifestants à voter la poursuite du mouvement.
Les manifestants de la maison d’arrêt sont mécontents de l’issue des négociations qui se sont déroulées avec Paris ce matin. Ils avaient pourtant obtenu satisfaction sur leurs trois conditions préalables à la tenue de la visioconférence avec Hubert Moreau, le Directeur interrégional de la mission des services pénitentiaires de l’Outre-mer : l’absence de gendarmes mobiles à la grille d’entrée, la présence d’un délégation de l’intersyndicale UFAP, CGT et SNP FO, et l’absence du directeur de la maison d’arrêt.
La prime de 12.000 euros ne leur sera pas accordée : “selon eux, c’est au moment du passage de la prison à la maison d’arrêt que nous avons changé de ‘résidence administrative’, qui peut justifier une prime. Pourtant, selon la circulaire de 2009, elle est versée si le nouveau bâtiment se trouve à moins de 20kms du précédent. C’est bien notre cas, nous n’avons pas bougé”, indique Mohamadi, délégué SNP FO. Ce qui lui fait dire que, “pour Paris, nous sommes sous le cocotiers, et sous les cocotiers, il y a de l’ombre”.
D’autre part, en tant que personnel dépositaire de l’autorité publique, ils ont demandé une protection statutaire à leur direction interrégionale, “à propos du doigt d’honneur de notre directeur général, mais elle a été refusée”.
Un statut qui ne leur donne pas le droit de faire grève, mais ils se concertent actuellement sur un blocage plus virulent de la maison d’arrêt demain vendredi, “pour ne laisser passer que les secours, mais plus les prisonniers. Nous pourrions même déborder sur la route.”
Ils le savent, les gendarmes interviendront pour moins que cela, “mais cela fait partie des négociations”.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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