Le CReFOM Mayotte a rassemblé parlementaires, politiques, institutions, syndicalistes et organisations patronales pour la signature d’un appel au gouvernement. Notre département veut se faire entendre à Paris dans le débat sur l’égalité réelle.
L’événement est suffisamment exceptionnel pour être souligné. Un seul et même document a reçu la signature des quatre parlementaires de Mayotte, du département avec Issa Abdou 4e vice-président, de la mairie de Sada avec la maire Anchya Bamana, du MEDEF avec Thierry Galarme son président, de la CGPME, la CFE CGC, l’UI CFDT, du conseil économique, social et environnemental… Une rare unanimité obtenue par le CReFOM pour un «appel de Mayotte pour l’égalité réelle».
«On voulait que les Mahorais soient d’accord entre eux pour porter une voix forte à Paris», indique Soulaimana Noussoura, le président du Conseil représentatif des Français de l’Outre-mer. Il l’a obtenu et sans aucune difficulté. «Nous avons diffusé le document sans exercer de sollicitations particulières. Et spontanément, ceux qui se sont reconnus dans les enjeux de ce texte sont venus signer».
Certes, il manque quelques organisations syndicales ou l’association des maires, mais cet appel transcende bel et bien les intérêts politiques et syndicaux classiques.
L’objectif de la génération
Le texte s’inscrit dans la démarche nationale lancée par le CReFOM qui vise à aligner le niveau de développement économique et donc le niveau de vie des Outre-mer sur celui de la métropole sur une génération. Le président de la République a confié à Victorin Lurel le chantier d’une loi pour lancer le processus. Le CReFOM en réclame deux, une 1ère loi-cadre puis une loi de programmation pour chaque territoire. Cet appel vient donc à point nommé pour faire entendre Mayotte dans le concert des Outre-mer.
«L’égalité réelle économique et sociale de Mayotte doit pouvoir s’inscrire dans un calendrier raisonnable pour que les efforts de l’Etat puissent être concrétisés et mesurés à l’échelle d’une génération», indique le texte.
Ce jeudi matin, autour de la table, l’unanimité était déjà réelle. Pour Soulaimana Noussoura, «Mayotte doit prendre le train en marche, celui de l’égalité sociale et ensuite celui de l’égalité réelle», soulignant l’importance du document «Mayotte 2025» pour fixer un cadencement. «On a l’impression que Mayotte est toujours en 3e classe», ajoutait Thierry Galarme du MEDEF. Economie, éducation, santé, les avancées dans ces secteurs sont pour lui prioritaires.
«A Mayotte, on attend plus qu’ailleurs»
«Emancipation de nos sociétés», pour le député Boinali Saïd, «préoccupation naturelle», pour Issa Abdou, «progrès dans les structures de bases come l’éducation», pour ANchya Bamana, «discrimination positive», pour le suppléant du sénateur Abdourahamane Soilihi… Chacun se retrouve sans ambiguité sur le document.
«Il n’y aura pas d’égalité économique sans égalité sociale», ajoutait le président de la CFE CGC, alors qu’à «Mayotte, on attend plus qu’ailleurs», concluait Ali Ousséni de la CGPME.
Le CReFOM organise son diner annuel le 16 novembre prochain à Paris en présence du Premier ministre. Et une rencontre présidentielle serait également à l’ordre du jour. Autant dire que cette unanimité mahoraise ne peut que jouer en faveur de notre jeune département.
RR
Le Journal de Mayotte
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