Lors d’une intervention en Commission élargie de la Mission de sécurité du Projet de loi de finances 2016, le député mahorais Ibrahim Aboubacar a interpellé le ministre de l’Intérieur sur le sujet de l’insécurité à Mayotte.
Si le ministre Bernard Cazeneuve avait abordé cette problématique lors de sa visite mahoraise il y a 16 mois, la situation s’est encore dégradée depuis, et les 16 gendarmes mobiles envoyés par le premier ministre Manuel Valls semblent insuffisants : « la situation a atteint un seuil plus que préoccupant sur les atteintes aux biens et à l’intégrité des personnes physiques et sur la consommation de drogues. Ce qu’on appelle localement « la chimique » et « la mangrove » – ce sont les noms des stupéfiants qui y sont consommés ces derniers temps – font des ravages dans la jeunesse », rapporte Ibrahim Aboubacar.
C’est une des raisons qui impacte fortement l’attractivité du territoire, et « la difficulté à pourvoir aux postes dans les services publics, notamment dans l’Education et la Santé. »
“Paix civile menacée”
Il évoque aussi les entraves à la politique gouvernementale, mais pire, parle de « paix civile menacée par la multiplication de comportements d’auto-vengeance ». Sans être très précis sur les raisons, puisqu’il parle de risques « d’affrontements entre la population de Mayotte et ce qui est considéré – à tort ou à raison – comme étant la source de l’explosion de ce phénomène », les migrations donc, pour les nommer tout à fait.
Ibrahim Aboubacar pose une triple question en une à Bernard Cazeneuve : quelle réponse gouvernementale à défaut de Zone de sécurité prioritaire, notamment pour lutter contre les trafiquants de drogue, et pour résoudre les tensions entre direction et fonctionnaires au commissariat de police nationale ?
Dans sa réponse le Ministre a annoncé l’envoi à Mayotte d’une mission de l’Inspection générale de l’Administration, de l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale et de la Police nationale sur la délinquance. Le député précise les domaines d’action : « le rehaussement des effectifs et des moyens des forces de sécurité à Mayotte pour les mettre en adéquation aux difficultés auxquels le territoire est confronté », et « les dysfonctionnements et les crispations au sein des services de police. »
A noter que le député compte solliciter la ministre des Outre-mer sur ce sujet de l’insécurité lors de sa venue à Mayotte « dans deux semaines », précise-t-il.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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