Ils ne s’étaient pas présentés à la convocation du juge d’instruction : ce dernier a de nouveau placé les deux gendarmes en garde à vue, avec mandat d’amener vers Mayotte pour l’un.
Ce sont cinq ex-membres du GIR (Groupement d’Intervention Régional) qui sont suspectés d’avoir participé de prés et/ou de loin à un trafic de stupéfiants. Trois avaient subi une garde à vue de 96 heures dans les locaux du commissariat de Mamoudzou en juin 2013. Les faits, divulgués par la presse locale et nationale, tournent au tour d’un trafic de drogue qu’auraient alimenté ces policiers et gendarmes pour gonfler leurs statistiques et ainsi mettre en avant leur service.
Le capitaine de gendarmerie Gérard Gautier qui était à la tête du GIR, actuellement retraité en Bretagne, avait déjà été placé en garde à vue en juin 2013, comme son ex-coéquipier, le gendarme Lemignant. Garde à vue écourtée à la suite d’un retard de la juge à Nanterre, ce qui leur avait valu d’être reconvoqués par le juge d’instruction mahorais Hakim Karki en juillet. Aucun des deux ne s’étant déplacés, ils viennent de nouveau d’être placés en garde à vue à la suite de leur interpellation lundi soir, Gérard Gautier, prés de Rennes, et son collègue à Dunkerque. Ils sont dans les locaux de la Direction départementale de la sécurité publique à Rennes.
N’ayant pas répondu à la convocation du juge, le gendarme Lemingnant s’est vu délivrer un mandat d’amener. C’est le juge des libertés et de la détention qui va prononcer son transfert rapide ou son incarcération dans l’attente du voyage vers Mayotte. Il est donc possible que le même sort attende Gérard Gautier dont la garde à vue se poursuit. Leur arrivée à Mayotte doit se faire ensuite dans un délai de six jours.
Rappelons que cette affaire a éclaté alors que le juge d’instruction enquêtait sur les origines de la drogue qui a tué par overdose une jeune fille, Roukia, en janvier 2011.
Anne Perzo-Lafond
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