La présidente de l’ACSé, l’Agence nationale pour la Cohésion Sociale est à Mayotte jusqu’à demain. L’occasion pour elle de se confronter à la réalité du 101e département et de tenter de sensibiliser Paris aux besoins locaux, malgré la crise.
A défaut d’annonces, la visite de Naïma Charaï, la présidente de l’Agence nationale pour la Cohésion Sociale et l’Égalité des chances (l’ACSé), aura permis de mettre des chiffres et de visualiser des actions menées à Mayotte dans le cadre des politiques de cohésion sociale.
L’an prochain, comme pour 2013, ce sont plus de 2 millions d’euros qui seront dédiés aux initiatives en direction de la jeunesse mahoraise dont 273.000 euros dirigés vers le FIPD, le Fond interministériel de prévention de la délinquance.
Cette année, 225 projets associatifs ou menés par les territoires ont été accompagnés dans le cadre de la politique de la ville.
La politique de la ville en question
L’ACSé a été créée en 2005, au lendemain d’émeutes qui avaient agité les banlieues métropolitaines. Le gouvernement de l’époque avait imaginé cette agence dédiée aux territoires «Politique de la ville» dans lesquels des moyens et des actions spécifiques devraient permettre de résoudre nombre de problèmes. « Est-ce qu’il y a des résultats ? se demande Naïma Charaï. C’est toujours le procès qu’on fait aux quartiers ‘Politique de la ville’. Moi je dis : que se serait-il passé si on n’avait pas été là ?»
La “politique de la ville” dont le manque de résultats est effectivement régulièrement pointé du doigt va être profondément réformée. Un nouveau texte a été adopté hier en première lecture à l’Assemblée nationale pour, entre autres, diminuer par deux les territoires concernés et ainsi concentrer les moyens sur les zones les plus touchées par les problèmes sociaux.
A Mayotte, dix communes ont mis en place ce type d’actions. On compte aussi dix CUCS, contrats urbains de cohésion sociale.
Une jeunesse talentueuse
«Le volet jeunesse de notre mission est aussi une priorité du Président de la République et du gouvernement, rappelait Naïma Charaï. Hier, à Sada, j’ai rencontré l’association Hip Hop évolution. Mayotte a une jeunesse talentueuse, de grande qualité, avec des valeurs de respect, de solidarité. Il faut miser sur cette jeunesse qui crée et qui donne de la valeur à cette île.»
La présidente de l’ACSé, venue pour se rendre compte par elle-même des difficultés de Mayotte, a promis de faire remonter à Paris les problèmes mais aussi «les vraies motivations des acteurs associatifs et des services de l’Etat.»
RR
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