C’est de nouveau une montée en puissance de Rivo qui n’était pas reparu sur la scène publique depuis le bras de fer sur l’indexation des salaires. Le leader du syndicat SNUipp repart donc en guerre et sur plusieurs fronts… sur lesquels le vice-rectorat répond au coup par coup.
La première charge est envoyée aux maires. Sur la construction des écoles et salles de classe, en rappelant sa propre demande d’une « nationalisation temporaire » des constructions scolaires : « vous avez dit au préfet assumer cette tâche (…) nous vous demandons de vous entendre avec lui pour assumer pleinement vos responsabilités ». Et les responsabilités se chiffrent à hauteur des promesses de François Hollande, « 100 nouvelles salles de classe par an ».
François Coux, le vice-recteur ensuite contre lequel il s’oppose sur les rythmes scolaires, « qui ont des conséquences importantes sur les conditions de vie et d’apprentissage des élèves », et, rajoute-t-il avec un brin de subjectivité, « comme sur nos conditions de vie personnelle et professionnelle ». « La durée de la pause méridienne, les horaires de l’école, les activités périscolaires (…) appellent à une concertation ». Il en demande donc la suppression immédiate dans les deux communes où elle est en cours, et sa non-application générale pour la rentrée 2014, car « les conditions nécessaires à un système de qualité ne sont toujours pas réunies dans notre département ».
Sur ce sujet, et dans une lettre du 26 novembre, François Coux répond que « la priorité à Mayotte est de rétablir les temps d’apprentissage qui manque cruellement aux élèves », le système de rotation étant le premier des handicaps.
« Des instits peu impliqués »
Trois autres points sont au programme du préavis de grève déposé par le SNUipp pour le 5 décembre : « la demande d’un plan d’intégration des instituteurs de la fonction publique de l’Etat recrutés à Mayotte dans le corps des Professeurs des écoles ainsi qu’un dispositif individuel de reconstitution de carrière ». « Joker ! » Le vice-recteur indique que cela relève de la Fonction publique tout en assénant : « les instituteurs peuvent néanmoins intégrer le corps de professeurs des écoles en passant un concours interne, mais ne s’impliquent pas suffisamment pour l’obtenir : seuls 40 ont été reçus pour 60 places offertes ».
Quatrième point, « la prise en compte de l’ancienneté dans les permutations pour les instituteurs d’Etat recrutés à Mayotte ». Une réponse du ministère est attendue sur ce point indique le vice-recteur.
Et enfin, « un dispositif transitoire pour les congés bonifiés » est demandé à plusieurs reprises par Rivo, pour une progressivité de la participation aux frais de voyage. François Coux indique qu’il s’adaptera au décret en vigueur.
La plupart des points concernant le ministère de l’Éducation nationale et le ministère des Outremers, une rencontre s’est déroulée à Paris, mais « aucune réponse claire et satisfaisante n’a été donnée ». C’est donc vers la représentation de l’État à Mayotte que vient de se tourner Rivo en écrivant ses doléances au préfet dans un courrier envoyé ce mardi 3 décembre.
Le préavis de grève est maintenu et Rivo donne rendez-vous à ses troupes d’instituteurs et de professeurs des écoles devant le vice-rectorat le 5 décembre à 8h.
Anne Perzo-Lafond
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