“Il n’y a rien de concret”, comme un refrain à chaque réunion de l’observatoire des prix et des marges, les représentants des syndicats et associations de consommateurs sont sortis déçus des deux heures et demie de réunion avec le préfet et les services de l’Etat chargés de la consommation. L’objectif était de faire le point sur le” bouclier qualité-prix”, institué par l’article 15 de la loi Lurel du 20 novembre 2012. Mis en place en février dernier, ce dispositif a pour but de maintenir un prix plafond à une liste de 76 produits de première nécessité.
“Il s’agissait de faire le bilan du dispositif afin d’aider le préfet aux négociations avec les distributeurs, les transitaires, etc.” , explique Francis Nival, le président de l’Observatoire.
Les services de la DIECCTE (Directions des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) , qui ont eu à effectuer des contrôles dans les magasins des trois principales enseignes de distribution sur l’île, tirent un bilan globalement positif du “bouclier qualité-prix”. “Les prix ont été respectés, mais il y a eu quelques insuffisances au niveau de la présentation des produits et de leur disponibilité”, rapporte Francis Nival.
Manque de produits locaux
Seuls cinq produits “locaux”, fabriqués ou conditionnés sur place (yaourts et œufs par exemple) figurent dans la liste de produits établis en février entre le préfet et les distributeurs. Tous ont pu bénéficier du dispositif par une augmentation de leur chiffre d’affaires.
“On voudrait intégrer plus de produits locaux dans la liste, mais on se heurte au fait qu’ils ne sont pas forcément de grande consommation et donc pas intégrables au dispositif”, regrette Mohamed El Hadi Soumaïla secrétaire de l’association Force ouvrière des consommateurs (AFOC). Les syndicats souhaitent une baisse des prix d’un panier élargi de produits. “Jusqu’ici, on n’a pas réussi à obtenir d’acheter moins cher”, note Ousséni Balahachi, le secrétaire général de la Cisma-CFDT. Le dispositif a avant tout comme objectif de contenir les prix. L’indice général des prix a augmenté de 0,6 % sur un an, un chiffre dans la moyenne métropolitaine. Un avis de l’Observatoire des prix et des marges doit être publié aujourd’hui afin de synthétiser les éléments afin d’élargir le champ des produits concernés par le bouclier qualité-prix.
A.L.
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