L’annonce du nouveau déficit du département leur fait craindre une nouvelle contraction des moyens qu’ils jugent déjà déficients : les agents de l’intersyndicale de la Direction du social souhaitent peser de tout leur poids sur le budget 2016 du département.
Ils reprennent leur mouvement de protestation. Les agents de la Direction de la Santé et du Développement Social (DSDS) ont peaufiné aujourd’hui leur plateforme revendicative : « nous allons la déposer dans la semaine avec un préavis de grève qui prendra effet le 24 novembre. Notre objectif n’est pas de bloquer, mais d’ouvrir les négociations », indique un de leur représentant. Constitués en intersyndicale CGT, CFE-CGC, Sud CT, le syndicat FO les a rejoints pour l’occasion.
Ils reprochent à leur autorité administrative de ne pas les avoir écoutés lors de leur précédent mouvement il y a un mois, lui même réplique d’une manifestation d’octobre 2013 au protocole d’accord qu’ils jugent insuffisamment appliqué. Ils réclament donc toujours des moyens pour travailler, « en véhicules, ordinateurs et produits d’hygiène », une reconsidération des effectifs des agents « il y a une carence notamment en personnel spécialisé en médico-social où un infirmier doit gérer 3 fois plus de patients qu’en métropole », et enfin une planification des carrières des agents.
« Depuis 2004, on nous annonce une montée en puissance du budget allouée à l’action sociale »… Ils déplorent de ne pas avoir assez revendiqué par le passé : « l’image d’agent du conseil départemental est déjà difficile à porter, nous ne voulions pas en rajouter. »
« Un avancement gelé ou à la tête de l’agent »
Le malaise est profond, puisqu’il met en cause la gestion financière du conseil départemental et sa répartition. « Une seule personne assure l’arbitrage, qui est souvent de complaisance. Moyennant quoi, nous ne sommes toujours qu’à 16% du budget total quand les autres départements français bénéficient de 60%. » Ils assurent pourtant avoir fait remonter leurs demandes.
Pour avoir un aperçu de leurs frustrations, il faut entendre qu’en temps de disette, de déficit budgétaire, on leur demandait de se serrer la ceinture, « et en période d’équilibre, les services restaient sous-dotés, l’avancement gelés, ou à la tête de l’agent. » C’est pourquoi l’annonce du nouveau déficit de la collectivité a remis le feu à des poudres encore brûlantes, « nous avons déjà donné, mais nous craignons de nouveau une année 2016 difficile ».
Ce qui impose désormais que des règles de bonne gouvernance soient suivies. Le conseil départemental avait indiqué qu’un comité de suivi était installé pour la mise en place des avancées au début du mois d’octobre. « Les agents doivent avoir confiance dans notre volonté de faire avancer les choses dans le bon sens », déclare Issa Issa Abdou, l’élu en charge de l’Action sociale et de la Santé, qui rappelle que la nouvelle équipe doit être jugée sur son budget 2016.
Un budget qui ne sera pas voté avant le mois de février, comme nous l’avait précisé le Directeur général des services, alors que le Débat d’orientation budgétaire se tiendra début décembre dans l’hémicycle. Et les agents comptent bien avoir leur mot à dire d’ici là.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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