Une poignée de sages-femmes occupe le terre-plein face au CHM afin d’appuyer les revendications d’un mouvement entamé il y a deux mois.
Occupy CHM, ce pourrait être le mot d’ordre du mouvement des sages-femmes à Mayotte. Alors qu’une manifestation était organisée ce lundi au niveau national, quelques représentants et représentantes de la profession ont installé leur tente face à l’hôpital de Mamoudzou, à l’instar d’autres villes hexagonales, afin d’exprimer leur détermination en occupant le terrain. En grève depuis le 16 octobre, les sages-femmes revendiquent le statut de praticien hospitalier dont bénéficient les médecins et pharmaciens. “On a une pratique médicale dans notre code de déontologie et face à la justice si on fait une erreur mais pas dans notre statut”, déplore Olivier Colligon, jeune diplômé en poste à Mayotte.
Les sages-femmes ont souhaité peser sur une réunion de concertation qui a eu lieu lundi au ministère de la Santé, à Paris. Le collectif, dissocié des centrales syndicales, a claqué la porte de l’entrevue, faute de proposition sur leur principale revendication. “On nous propose un statut spécifique dans la fonction publique ou un statut spécifique, ni fonction publique, ni praticien hospitalier. Nous refusons un nouveau statut spécifique, nous réclamons juste à entrer dans un statut qui existe déjà”, analyse Anne-Colette Valette, sage-femme à Mayotte, après s’être informée des positions de ses collègues à Paris.
Plus autonomes et mieux payées
Le collectif souhaite une sortie de fonction publique hospitalière afin d’intégrer un statut médical, synonyme d’autonomie. “Cela nous permettrait une plus grande mobilité dans notre métier, à l’image des autres professions médicales”, analyse Olivier Colligon.
Les grévistes revendiquent également une reconnaissance de professionnels de premiers recours, c’est-à-dire la profession vers laquelle sont orientées les femmes -enceinte ou non – pour leur suivi gynécologique. A l’heure, actuelle, ce sont, en grande majorité, les gynécologues qui ont ce rôle… sauf à Mayotte où les sages-femmes exercent le panel de leurs compétences. “Sur la pratique, Mayotte est un modèle pour la profession, reste à changer notre statut”, note Anne-Colette Valette. Ces revendications permettraient aux sages-femmes d’être mieux rémunérées.
Plusieurs milliers de sages-femmes ont manifesté à Paris. A Mayotte “on campe sur ses positions”, faute de réponses satisfaisantes de la part du ministère de la Santé. Plus d’une centaine de sages-femmes exercent au centre hospitalier de Mayotte.
Axel Lebruman
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