Alors que se tenaient un peu partout en France, les élections régionales qui ne concernaient pas le département-région de Mayotte, un parti local, le MDM, investissait son président et son bureau ce dimanche.
Nous ne relatons pas souvent les évolutions politiques du territoire, mais si nous consacrons quelques lignes à la consécration d’Aynoudine Salimé à la tête du MDM, c’est pour une double raison.
C’est d’abord la première fois que le patriarche Adrien Giraud passe la main. Il a souvent été vu comme le tireur de ficelles des élections locales, dont un fait d’arme avait été l’élection du tout jeune Zaïdani à la tête du département, le plus jeune président départemental de France d’ailleurs.
Le 11 octobre dernier, jour du vote du renouvellement de bureau du MDM, deux listes étaient officiellement en lice, mais pour la forme, puisque le conseiller départemental de Mtsamboro était élu avec prés de 90% des voix.
Le MDM, Mouvement pour le développent de Mayotte, cumule les “ex”: ex-Mouvement pour la départementalisation de Mayotte, ex-MPM, Mouvement populaire mahorais, créé en 1963, et dont l’un des fondateurs est Marcel Henry. Il a été présidé par Zoubair Adinani, puis Adrien Giraud. C’est donc à des « figures » de Mayotte que succède Aynoudine Salimé, 39 ans.
Fils de chef de village
Infirmier, cadre de santé, il est tombé dans la politique quand il était petit : « mon père était le chef du village de Mtsamboro. Il effectuait des tours de l’île en œuvrant à la protection de Mayotte. »
Porte parole du candidat Abdoulatifou Aly, puis directeur de campagne du maire actuel de Mtsamboro, il a aussi animé le passage de l’eurodéputé Younous Omarjee.
Mais c’est aussi la vision politique du candidat qui est intéressante. Outre la traditionnelle chasse aux adhérents, « nous sommes passés de 300 en octobre à prés de 800 actuellement. Avec un parti fort, nous éviterons les alliances lors des élections qui nous sont généralement fatales », il vise une politique axée sur l’emploi.
« Je ne suis pas favorable à l’assistanat que proposent les RSA et RMI. C’était aussi l’avis de Younoussa Bamana. Même si ce discours n’est pas populaire. Nous devons aider les entreprises à accompagner des jeunes, et développer les conditions d’employabilité », nous explique Aynoudine Salimé, qui indique œuvrer déjà dans ce sens à la Commission des appels d’offre au conseil départemental, « je demande qu’on y ajoute des clauses d’employabilité locale. »
A suivre donc sur un échiquier politique où le parti n’a pas de représentativité nationale.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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