Avant de pouvoir échanger, il va falloir structurer les filières à Mayotte. C’est l’objectif du programme PRCC-OI, financé par l’AFD, et portée par notre Chambre de commerce et d’industrie qui s’est refait une santé.
La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Mayotte fait son retour en force sur la scène économique régionale. La conférence ce mardi matin sur le Programme de renforcement des capacités commerciales dans l’océan Indien en est une preuve, que n’a pas manqué de souligner son président, Mohamed Ali Hamid : « Même si ça ne fait pas plaisir à certains, je veux remercier l’Etat de nous avoir soutenu pour sortir des difficultés que nous avons connues pour reprendre de plein droit notre place dans les différentes institutions. »
Sa place au sein de l’UCCI OI, l’Union des CCI de l’océan Indien, à la Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones (CPCCAF), à la FEDOM, etc. La CCI de Mayotte reprend confiance, épaulée par un de ses membres les plus actifs, Isabelle Chevreuil, également vice-présidente de l’UCCI OI.
Mayotte dans l’hémisphère nord !
Une reprise en main indispensable si l’on en croit l’anecdote rapportée par le président Ali Hamid sur la méconnaissance de notre territoire : « à la CPCCAF, on nous avait placé dans le groupe de l’hémisphère nord ! »
Tant qu’à faire que de reprendre son rang autant bénéficier des aides et programmes qui ont cours dans la région. L’un d’entre eux, précisément le PRCC-OI, le Programme de renforcement des capacités commerciales dans l’océan Indien, a été signé en fin d’année dernière. Financé à hauteur de 2,4 millions d’euros par l’Agence Française de Développement (AFD), il a deux objectifs : l’organisation entre acteurs économiques et le développement des filières porteuses dans la région.
Les Chambres de commerces partenaires dans ce programme sont celles de l’Union des Comores, de Maurice, de La Réunion, des Seychelles, de Madagascar et donc de Mayotte.
Quatre filières ciblées
C’est un programme d’appui au secteur privé, « cœur de notre action, pour dynamiser les économies de ces territoires insulaires à travers la coopération et les échanges fructueux », indiquait Patrick Salles, directeur de l’AFD Mayotte. Quatre principales filières ont été sélectionnées : le numérique (TIC), la Gestion et le traitement des déchets, le tourisme vert et les métiers maritimes. Auxquelles sera rajoutée la coopération institutionnelle.
Herland Cerveaux manage ce programme PRCC-OI. Il évoque le constat de tous les territoires concernés, en dehors de Madagascar : « l’étroitesse des marchés intérieurs, inférieurs aux capacités de productions potentielles, les échanges commerciaux régionaux, communément évalués autour de 5% des échanges de chaque territoire, et la complémentarité entre eux qu’il convient d’exploiter. »
Un exemple de coopération réussie concerne les solutions mises en place face à l’investissement timoré des opérateurs mauriciens à Madagascar, « par peur des risques de différents. Nous avons mis en place de Centres d’arbitrages et de médiation (lien), et créé une Fédération qui les réunit. »
Il va falloir mobiliser rapidement les opérateurs et rendre les échanges opérationnels : « D’une durée de 3 ans, le programme PRCC-OI sert d’amorçage et n’a pas pour vocation d’être pérennisé. Il faudra ensuite entretenir la dynamique », mettait en garde Patrick Salles.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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