En marge des sujets liés à la sécurité ou la jeunesse qui ont occupé son après-midi mahorais, Alain Juppé a répondu aux questions des journalistes locaux sur d’autres thèmes, dont celui du fanatisme religieux.
Alain Juppé s’était exprimé, sur le monde musulman après les attentats du 13 novembre : « Il faut que les français musulmans disent clairement nous ne voulons pas de cette religion », c’est à dire du fanatisme religieux. Tout en soulignant qu’il ne fallait pas pratiquer l’amalgame, il souhaitait une expression ferme.
Et ce dimanche à Mamoudzou, il s’est déclaré satisfait de la position des représentants religieux : « Le Conseil français du Culte musulman et les imams de 2.000 mosquées en France ont adopté un texte où ils s’expriment sur les valeurs de la République et sur leur religion, qui n’a rien à voir avec ces attentats. »
Justement, beaucoup de musulmans sont lassés de devoir se positionner sur ces actes : « Certains ont dit qu’ils n’avaient pas besoin de se justifier. Mais pour d’autres, le Coran n’est pas compatible avec la République et le monde moderne. Or, il y a une lecture du Coran compatible. La France est multiple, il ne faut pas qu’elle devienne communautariste. »
« Des gens arrivent de Syrie à Mayotte »
Sur ce sujet du fanatisme religieux, Mayotte serait plus touchée qu’on ne le dit, selon le maire de Mtsangamouji, Saïd Maanrifa Ibrahima, qui avait interpellé Alain Juppé un peu plus tôt : « Certaines prières n’avaient pas été acceptées par les villageois qui avaient détruit une de nos mosquées en début d’année. Mais des gens continuent à arriver de Syrie, en transitant par les îles voisines (des Comores), sur lesquels nous n’avons aucune maîtrise. L’Etat nous revoie la balle quand on l’interpelle, les gens continuent d’arriver et d’envahir nos terres. »
Une problématique compliquée puisqu’elle se mêle à la préoccupation de la population en matière d’immigration clandestine. Pour Dominique Perben, ancien Garde des Sceaux et surtout, ancien ministre des Outre-mer, qui accompagne Alain Juppé, le problème ne se dénouera qu’avec une coopération avec l’Etat Comorien, « et avec l’aide de l’Union européenne. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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