De la nouvelle majorité du conseil départemental à la visite du Premier ministre en passant par la nouvelle géographie communale, l’année qui s’achève a été chargée en événements politiques.
Ce fut donc Soihabadine Ibrahim Ramadani. Et à l’unanimité. Comme toujours à Mayotte, il a fallu attendre la dernière minute et le vote des nouveaux élus départementaux réunis dans l’hémicycle le 2 avril pour connaître le nom du président et la composition réelle de la nouvelle majorité. Et la séance a réservé plus d’une surprise car ce président a fait le plein des 26 voix ! Prête à tout pour obtenir des vice-présidences, «l’opposition» n’est pas parvenue à ses fins.
La majorité droite-centre construite autour du président Ramadani a donc pu déclarer l’emploi comme priorité de la mandature… mais peut-être plus l’emploi public. Faisant l’éloge de l’initiative individuelle, le président lors de sa 1ère sortie effectuée à Tsingoni a souhaité «un sursaut puissant et massif pour les jeunes, pour que la création de leur propre entreprise soit source d’activités, de richesses et d’emplois.» La majorité qui semble également vouloir jouer, enfin, son rôle dans le social est encore attendu sur les dossiers.
Soibahadine Ibrahim Ramadani était le doyen des élus. Il succède à celui qui fut le benjamin 4 ans plus tôt. Pour Daniel Zaïdani, l’année est à marquer d’une pierre noire, malgré sa réélection à Pamandzi. Entamée par une agression au purin, elle fut aussi marquée par l’avancée d’épisodes judiciaires qui devraient marquer l’année 2016.
Un Premier ministre dans l’hémicycle Bamana
L’hémicycle du département a également accueilli le Premier ministre au mois de juin. Accompagné de la ministre de l’éducation nationale Najat Vallaut-Belkacem et de la ministre des outre-mer George Pau-Langevin (également à Mayotte en avril et en novembre), Manuel Valls, qui se souviendra longtemps du soleil de Mayotte, est venu signer le document stratégique Mayotte 2025 et le CPER, le contrat de plan Etat-Région. Une valse de chiffres, on parle de 350 millions d’euros sur 5 ans, et une volonté affichée de remettre de l’ordre, de la cadence et des perspectives dans une départementalisation qui laisse parfois les Mahorais un peu amers.
Manuel Valls a également choisi d’aborder de front la question de l’insécurité accordant à Mayotte un peloton de gendarmerie et 44 policiers de la PAF supplémentaires qui ont depuis pris leur poste… pour une année qui devrait battre tous les records en matière de (mauvais) chiffres de la délinquance.
Mayotte, terre de campagne
D’autres personnalités sont venues à Mayotte cette année : Florence Robine, la numéro 2 du ministère de l’éducation nationale, la défenseure des droits des enfants Geneviève Avenard ou encore le président du CReFOM, le conseil représentatif des français de l’Outre-mer, Patrick Karam qui a installé la déclinaison mahoraise de l’institution avec Noussoura Soulaimana à sa tête.
Mayotte département est aussi désormais une terre de campagne incontournable, y compris pour les primaires. Alain Juppé ne s’y est pas trompé qui est venu à Mayotte poser des jalons.
Du côté des communes aussi, la politique ne baisse jamais les bras. Les crises à répétition dans certaines majorités, comme à Bandraboua, Acoua et évidement Sada, nous l’ont rappelé. Deux élections partielles également à Mtsangamouji où le maire (Les Républicains) sortant Saïd Maanrifa Ibrahima est réélu… Malgré des fraudes présumées de la liste perdante qui ont conduit à la mise en examen du 1er secrétaire fédéral du parti socialiste.
La construction des interco’
A Dembéni, Ambdi Hamada Jouwaou reprend la mairie de 73 voix, renvoyant Soihibou Hamada dans une opposition active et qui compte bien se faire entendre. Le candidat malheureux continuera à bénéficier du soutien d’une de ses colistières, Sarah Mouhoussoune, nouvellement nommée au Conseil économique et social, au palais de la rue d’Iena à Paris.
Après la signature des contrats de villes, les communes vont faire à nouveau parler d’elles tout au long de l’année à venir. La nouvelle carte politique locale faite de 4 communautés de commune et d’une communauté d’agglomération va devenir effective dans les jours qui viennent. Locaux, personnels, budgets, beaucoup reste encore à définir… Qui a dit que 2016 serait moins politique que 2015 ?
RR
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