Florence Ghilbert-Bezard a rejoint hier soir les gendarmes qui menaient, comme les policiers, des opérations dans de nombreux points du territoire. L’objectif : confirmer que les forces de l’ordre sont en permanence sur le terrain.
Une quarantaine de jeunes qui s’affrontent à Dapani. La nuit de dimanche à lundi a été chaude dans le village où des jeunes de Mtsamoudou étaient venus en découdre avec leurs voisins. Le prétexte était une bagarre qui les avaient opposé plus tôt dans la journée. Arrivés sur place, les gendarmes ont eux-mêmes essuyé des caillassages et les événements se sont poursuivis hier lundi. Dès 5h40, une vingtaine de jeunes de Mtsamoudou s’était à nouveau rassemblée au niveau de l’arrêt de bus et du cimetière du village. Leur intention était de poursuivre leurs règlements de compte, comme en témoigne les couteaux, marteaux et autres rondins abandonnés sur place à l’arrivée des gendarmes.
Des heurts à Chiconi, des affrontements entre bandes entre Mgombani et Cavani, une marche qui se termine difficilement à Tsimkoura… sans parler de Doujani, les derniers jours ont connu un accumulation de violences urbaines d’une rare intensité, laissant une population plus inquiète que jamais qui n’hésite plus à dénoncer l’action des forces de l’ordre.
Adapter les dispositifs
C’est précisément pour parer aux critiques, que la directrice de cabinet de préfet de Mayotte, Florence Ghilbert-Bézard, s’est déplacée dans la commune de Koungou hier soir, peu après 20 heures. «Je ne laisserai pas dire qu’on ne fait rien. Les gendarmes, les policiers, les policiers municipaux sont sur le terrain tous les jours et répondent en permanence aux sollicitations», affirmait la sous-préfète.
A Longoni, Majicavo-Lamir ou Koungou, l’opération de gendarmerie était «prévue avant les événements du week-end». Elle se déroulait sur réquisition du procureur de la République permettant ainsi une fouille des véhicules et une vérification d’identité de l’ensemble des personnes à bord. «Nous n’avons pas d’explication sur le nombre important de faits du week-end dernier. Mais on adapte en permanence notre dispositif», indiquait le commandant Franck Racine qui supervisait l’opération à Koungou ce lundi soir.
Des chiens sur le terrain aussi
La brigade cynophile était également sur le terrain hier soir. «Le maître-chien détient 2 chiens qui opèrent sur des missions complémentaires. Ils détectent des produits stupéfiants mais ils peuvent également repérer une personne recherchée à partir de traces olfactives, des armes ou de la fausse monnaie», précisait le commandant Racine.
En plus de Koungou, d’autres opérations étaient menées hier soir à Mtsamboro ou sur Petite Terre où 22 gendarmes et policiers municipaux étaient mobilisés. «Et on ne relâche pas nos efforts sur la prévention, en finançant par exemple des postes de médiateurs», insistait Florence Ghilbert-Bezard. Mais la démographie, avec 60% de moins de 25 ans, et la réalité sociale difficile pour beaucoup d’entre eux, font que la sortie de la crise sécuritaire dans laquelle nous sommes embourbée n’est malheureusement pas encore pour tout de suite.
RR
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