Sur les 18 membres, 17 étaient présents, et les 10 points à l’ordre du jour ont tous été traités… mais dans le désordre. Car l’urgence portait sur le point numéro 3, l’agrément et l’AOT demandés par la SMART indispensables à l’exercice de son métier de manutention. « Il a été approuvé à l’unanimité », nous indique Bourouhane Allaoui, qui préside le conseil portuaire.
Autre point qui était attendu, la demande d’agrément de la société Manu Port, filiale du gestionnaire MCG, détenue par le fils d’Ida Nel : « Il n’a pas été validé, par 8 voix contre et 2 abstentions ».
Avis favorable sur le houleux point des tarifs de l’outillage
Par contre, les augmentations de tarifs de l’outillage ont été adoptées, ce fut malgré tout le point le plus houleux, « certains prix proposés par Ida Nel ont été multipliés par 4 ou 5 selon certains acteurs du port », rapporte Bourouhane Allaoui. En effet, un des loyers de location de terrain augmente de 1.300%, ou l’entreposage de magasin sous douane de prés de 5.000 euros. « Des tarifs qui avaient déjà été proposés l’année dernière, soulevant la grogne des acteurs du port. », souligne le président du conseil portuaire.
Ida Nel s’était défendue en avançant que certains tarifs n’avaient jamais été réévalués, mais c’est l’ampleur de la hausse qui faisait grincer les dents. De toute manière, pour être acté, ce point n’est de toute manière qu’un avis, « c’est au président du conseil départemental de valider, après avoir pris connaissance des réserves déposées sur ce point. Les personnes présentes ne sont pas prêtes à accepter de tels prix en tout cas », précise Bourouhane Allaoui.
Tous les autres points ont été validés, à l’exception du règlement d’exploitation, « des précisions doivent être apportées. »
La SMART agréée… mais expulsable
Il n’y a donc qu’une seule entreprise à détenir un agrément pour travailler sur le port. Si la compagnie CMA-CGM a signé avec la MCG d’Ida Nel, « c’est en vertu de la décision du tribunal administratif », répond l’élu. Une décision de justice qui décidait de l’expulsion de la SMART en référé, au terme de laquelle le juge glissait qu’il ne voyait pas d’obstacle à la pratique de la manutention par MCG, « bien que nous n’ayons pas été saisi sur le fond. » Une petite phrase suffisamment nébuleuse pour justifier la requête en interprétation déposée début janvier par le conseil départemental.
CMA-CGM va-t-elle reconsidérer sa position au regard de l’agrément délivré à la SMART ? « C’est une discussion entre deux sociétés privées », aurait indiqué le préfet Seymour Morsy au cours du conseil portuaire, tel que nous le rapporte Bourouhane Alloui. En contradiction donc avec la volonté avancée du président du département d’une démarche conjointe avec l’Etat pour peser dans la balance.
Les agents de la SMART se disent satisfaits de l’issue de ce conseil portuaire, « qui va dans le sens de ce qui a été exposé par le président du département ». Mais disent attendre l’étape suivante, « c’est à dire un nouveau marché signé avec CMA-CGM. »
A l’issue du conseil portuaire, Ida Nel aurait laissé entendre à la 1ère vice-présidente du CD qu’elle pourrait lever le référé contre la SMART. « Nous sommes satisfaits du déroulement, c’est un début de sérénité sur le port », conclut-elle.
Anne Perzo-lafond
Le Journal de Mayotte
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