Les enquêteurs semblent avoir reconstitué le fil des événements qui se sont déroulés le 1er janvier à Labattoir. Les auteurs présumés ont été placés en garde à vue.
Tout le monde espérait une avancée rapide de l’enquête après la profanation de la mosquée de Labattoir intervenue à l’aube du 1er janvier. Deux individus avaient jeté une tête de porcelet devant l’entrée du lieu de culte depuis une voiture. Cette profanation, inédite à Mayotte, avait provoqué de vives réactions au sein de la population, transcendant les origines et les religions. La marche blanche organisée samedi pour manifester cette désapprobation avait rassemblé plusieurs milliers de personnes.
Les auteurs présumés retrouvés
Bonne nouvelle : cette enquête progresse effectivement très vite. Ce matin, un couple a été placé en garde à vue. Ils seraient les organisateurs de la soirée à l’issue de laquelle la profanation a eu lieu et «il y a de fortes chances pour qu’ils soient également les organisateurs de l’acte», indique-t-on du côté de l’enquête.
Les faits qui leur sont reprochés sont graves : «Provocation par emblème exhibé dans un lieu public à la haine, à la violence ou à la discrimination en raison d’une appartenance à une religion.» Cette qualification des actes est un délit passible de prison.
«Ce n’est pas, bien heureusement, une infraction que l’on rencontre tous les jours, explique Joël Garrigue, le Procureur de la République. Mais c’est celle qui me paraissait la plus adéquate.»
Selon le scénario établi par les enquêteurs, l’acte de profanation serait intervenu après un réveillon très arrosé. La soirée aurait rassemblé une douzaine de convives et un porcelet faisait partie du menu. C’est donc à la fin de la soirée que l’homme et la femme soupçonnés auraient commis leur acte.
La plupart des convives ont été entendus mais ne semblent pas, à l’heure actuelle, impliqués dans ce geste.
Interdiction de rester à Mayotte
A l’issue de leur garde à vue, l’homme et la femme pourraient être déférés au tribunal par procès-verbal. Une date d’audience pourrait être fixée dans les semaines qui viennent. Ils pourraient également être placés sous contrôle judiciaire, avec une obligation rarissime : l’interdiction de rester à Mayotte. Cette mesure viserait évidement à apaiser les esprits et à garantir l’ordre public.
Le parquet diffusera un communiqué de presse rapidement pour informer précisément des derniers éléments qui pourraient apparaître lors de la garde à vue.
RR
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