Les deux liquidateurs nommés en mai 2015 par la préfecture ont bien démissionné: «Ils sont arrivés au maximum de ce qu’ils pouvaient produire», indique le préfet de Mayotte Seymour Morsy au JDM.
Il annonce une nouvelle nomination. Mais qui ne pourra pas faire mieux si les informations ne sortent pas. Car si, en dehors de deux agents, le personnel a bien été réaffecté aux mairies, on est toujours dans l’impasse du côté des terrains. « Le département et les communes doivent encore fournir des informations sur des titres de propriété », complète le préfet.
En effet, le personnel réaffecté aux communes devait être mis à disposition des liquidateurs, pour leur apporter ses compétences, « mais les communes ont fini par les récupérer à 100% », nous explique Saïd Omar Oili, président de l’association des maires. Faute d’information, on comprend que les liquidateurs aient jeté l’éponge.
La culture de l’intercommunalité
Guidé par la crainte que les communes et le conseil départemental continuent à financer cette structure pour rien, « et ça peut aller jusqu’à 2 millions d’euros par an pour la mairie de Mamoudzou », nous précise Saïd Omar Oili, ce dernier demande davantage de visibilité sur le travail des liquidateurs. Les maires doivent d’ailleurs bientôt rencontrer le préfet. Qui finance depuis plus d’un an maintenant directement les constructions et rénovations aux mairies qui en font la demande, “et ça fonctionne!”, rappelle-t-il.
Pour Bruno André, le secrétaire général de la préfecture, la contribution des collectivités permet toujours de boucler les chantiers en cours, « mais les mairies doivent se ressaisir du dossier si elles veulent avancer et pouvoir arrêter de financer la structure un jour. » Les nouveaux liquidateurs vont devoir repartir de zéro, ce qui ne plaide pas en faveur de l’avancement du dossier;
C’est le problème de tous ces syndicats auquel les communes délèguent leurs compétence : longtemps au Syndicat Intercommunal des eaux, les élus représentatifs ne se sentaient pas concernés, alors qu’il s‘agit de gérer leur propre distribution d’eau. Même absence de combat au SMIAM où ils ne sont pas montés au créneau lorsqu’une seule classe a été livrée en 2013.
Une culture de l’intercommunalité est encore à acquérir…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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