Les Ecoles de la Deuxième Chance s’adressent aux jeunes de 18 à 25 ans sortis du système scolaire sans diplôme, c’est-à-dire pour qui l’école n’a pas été un succès.
L’Ecole de la Deuxième Chance offre une formation de 4 à 18 mois. Il s’agit de parvenir à la maîtrise des savoirs de base : lire, écrire, compter, notions d’informatique, notions d’une langue étrangère. Pendant cette période, les jeunes sont amenés à faire deux ou trois stages en entreprise. La formation est très personnalisée, c’est-à-dire que chaque jeune est suivi à l’intérieur de l’école par un « référent » avec qui il peut s’entretenir de ses problèmes tant pédagogiques que personnels. Dans l’entreprise, il est suivi par un tuteur.
100.000 euros plus du tout symboliques
A la fin de son parcours dans l’Ecole de la Deuxième Chance, le jeune se voit remettre une Attestation de Compétences Acquises (ACA) qui lui sert de passeport pour entrer dans la vie active. Elles sont présentes dans 48 départements, et 4 ultramarins.
A Mayotte, l’école avait ouvert en mars 2015, mais avait connu depuis quelques difficultés, que nous retrace Mariame Saïd, conseillère départementale en charge de la formation professionnelle. C’est l’AOFM (Association des organisme de formation de Mayotte) qui l’avait sollicitée : « Lorsque le dossier m’a été présenté, il ne s’agissait que d’une participation symbolique du département. Or, ils m’ont ensuite demandé 100.000 euros, ce qui était impossible dans le contexte budgétaire que nous connaissons. »
Le préfet vole au secours de l’E2C
La directrice de la Dieccte (Direction du travail), Monique Grimaldi, se saisit alors du dossier, et informe Mariame Saïd de la prise en charge de l’Etat, « nous n’avions plus qu’à verser 10.000 euros, ce qui me semblait raisonnable. » Bien qu’elle donne son accord, au département ça freine toujours « d’abord parce qu’ils craignaient que cela nous engage sur les années à venir », puis, malgré les propos rassurants du directeur de l’école E2C, « ça bloquait toujours du côté du cabinet de la présidence du département ». Pourtant, selon Mariame Saïd, tous les élus soutiennent le dossier.
C’est le préfet Seymour Morsy qui va débloquer la situation : « Il est intervenu auprès du président Soibahadine pour lui demander de soutenir ce dispositif. Ce qu’il a fait. L’école de la deuxième chance a donc notre accord et notre soutien financier de 10.000 euros pendant 3 ans, en plus de la prise en charge de la rémunération des stagiaires. »
Un projet de convention pluriannuel doit encore être rédigé par la Dieccte, « mais on peut dire que l’école de la deuxième chance va pouvoir assurer ses cours », se réjouit Mariame Saïd.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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