L’IEDOM (institut d’émission des départements d’outre-mer, émanation de la banque de France) publie son «indicateur synthétique du climat des affaires» (ICA)* pour le dernier trimestre 2015. Il s’établit à 98,7, c’est-à-dire en dessous de la moyenne de 100 établie sur le long terme. Un niveau inférieur à 100 signifie en effet que l’opinion des chefs d’entreprise interrogés sur la conjoncture est défavorable car inférieure à la moyenne de longue période.
L’ambiance reste donc morose mais elle a tendance à s’améliorer, l’ICA gagnant 2,9 points par rapport au 3e trimestre 2015. Il est trop tôt pour affirmer qu’il s’agit d’un retournement de tendance. En effet, ce climat a tendance à se détériorer depuis son pic du 1er trimestre 2013.
La fin de l’année 2015 est toujours en retrait par rapport au climat des affaires un an plus tôt. L’ICA s’inscrivait en effet à 101,5 au dernier trimestre 2014.
Pourtant, dans le détail, certains indicateurs sont très positifs. Ainsi, l’activité, les prévisions d’investissement, les effectifs et les carnets de commandes se redressent très fortement. A l’inverse, la situation de la trésorerie, les stocks de produits finis, les délais de paiement et la situation des prix se dégradent de façon assez sensible. C’est donc la moyenne de ces données qui donne un ICA à 98,7.
Record pour les véhicules… et les interdits bancaires
Si l’on regarde les indicateurs de l’économie mahoraise à la fin 2015, quelques données atteignent des niveaux record : les importations de produits courants destinées à la consommation des ménages représentaient 39,95 M€ au 4e trimestre, les importations de biens d’équipement du foyer 37,7M€ et les encours bancaires des crédits à la consommation 149,6M€, des montants inédits.
De même, les immatriculations de véhicules neufs atteignent des niveaux inégalés : 763 au 4e trimestre ce qui porte le nombre de véhicules neufs à 2.742 en 2015.
Record aussi du côté des encours bancaires des crédits à l’habitat : avec 168,7M€ au dernier trimestre 2015, jamais les Mahorais n’avaient autant investi pour leur logement.
Le pendant de cette société de consommation qui décolle, c’est le nombre de Mahorais interdits bancaires. Là encore, c’est un record : ils étaient 1.904 fin 2015 (+6% en un an) signe d’une certaine vulnérabilité des ménages.
Jamais les entreprises n’avaient autant importé
Du côté des entreprises aussi, on parle de chiffres inédits : les importations de biens d’équipement professionnel grimpe de 22,4% sur un an (28,3M€ au T4). Les encours bancaires des entreprises restent aussi à des niveaux très élevés.
Dernières données qui reflètent une économie en expansion, les importations battent tous les records : elles atteignent 136,8M€ au dernier trimestre 2015 soit une progression de 16,1% sur un an. Celles du ciment explose carrément avec +103% entre la fin 2014 et la fin 2015.
La consommation électrique grimpe de 6,9% en un an et celle de carburant de 6,7%.
2015 est également une bonne année pour l’activité dans le commerce malgré un très mauvais 1er trimestre.
Malgré le climat ambiant, l’économie mahoraise connait donc bel et bien une phase de mutation rapide.
RR
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*L’IEDOM établit cet indicateur à partir des résultats d’une enquête trimestrielle de conjoncture réalisée auprès d’un échantillon de 72 entreprises employant au total 4 434 salariés.
Dans cette enquête, les chefs d’entreprise sont appelés à répondre à différentes questions (activité pour le trimestre passé, perspectives d’activité pour le trimestre à venir, prévision d’investissement…) selon trois modalités, “en hausse”, “stabilité” ou “en baisse”. Les réponses des chefs d’entreprise sont ensuite agrégées sous la forme de soldes d’opinion.
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