Si le PDG de Total dit accepter de gagner moins d’argent en Outre-mer, sous conditions, il propose de laisser la place à un concurrent à Mayotte.
La publication des décrets, le 31 décembre, sur la clarification des marges des pétroliers en Outre-mer, avait provoqué une crise entre les distributeurs et le gouvernement, et la fermeture des stations sur une journée dans les cinq départements ultramarins. La société Total, en situation de monopole à Mayotte où elle assure l’importation, le stockage et la distribution de carburant, était défendue ce mercredi par son président directeur général, Christophe de Margerie, entendu par la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale.
Ces textes ne sont applicables qu’assortis d’«arrêtés de méthode» qui doivent notamment préciser le rendement maximal des capitaux des activités monopolistiques (raffinage et stockage) note l’AFP dans un communiqué repris par la presse nationale. Des discussions techniques ont débuté le 9 janvier sous l’égide du ministère de l’Economie.
Des négociations qui seront âpres, le PDG de Total déclarant «accepter une réduction de notre rémunération, mais pas n’importe laquelle».
Régulièrement accusé de ne pas payer suffisamment d’impôts au regard des bénéfices réalisés, Christophe de Margerie a avancé les 14 milliards d’impôts versés, «c’est-à-dire 56% de nos résultats avant impôts».
Les marges des sociétés d’hydrocarbures en Outre-mer où les préfets fixent les prix, oscillent entre 14% et 21%.
Mais lorsque que le cas de Mayotte est évoqué, c’est du «mépris» qu’a ressenti le député Ibrahim Aboubacar : «Monsieur de Margerie a menacé les Outre-mer de cesser leur approvisionnement pour leur montrer ce que c’est quand les pétroliers ne font pas, ce qu’il considère presque comme une œuvre de charité, menaçant même de quitter Mayotte s’il y a une autre compagnie d’intéressée. Il présentait tout cela comme légitime, comme s’il ne prenait pas, ce faisant, les Ultramarins en otage.»
Le PDG de Total s’est en effet exclamé : «A Mayotte, c’est tellement intéressant tout ça, que personne ne veut y aller. Si vraiment vous pensez qu’on gagne trop d’argent à Mayotte, on vous le rend. Allez chercher quelqu’un qui va vous faire tout, en transparence, en mieux, en plus propre. Nous partirons gentiment. Il n’y a pas de raison qu’on reste en étant haï et critiqué tout le temps» rapporte l’AFP.
A.P-L.
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