Etre sérieux et travailleur. Si la clé de la réussite pour un sportif est bien connue, Marc Laffargue a démontré aux jeunes qu’il encadre dans le Maoré boxing club que c’était bel et bien le bon chemin. Après avoir raccroché les gants pendant des années, il s’est remis à l’entraînement à Mayotte jusqu’à décrocher deux titres: champion de La Réunion en janvier et vice-champion de France le 16 avril dernier à Aulnay-sous-bois, en banlieue parisienne.
«La boxe est un sport où on peut avoir une maturité tardive. Les boxeurs qui décrochent des titres ont souvent une trentaine d’années», explique Marc Laffargue. «Avec l’âge, la chose qui change vraiment, c’est le temps de récupération».
Le full-contact est un sport de combat qui utilise des techniques de pieds et de poings selon des règles strictes. «Par exemple, on ne frappe pas dans les jambes», explique Marc Laffargue. Lui, a commencé à pratiquer à l’âge de 12 ans… 25 ans avant son dernier podium national.
«J’ai enfilé les gants dans le club de Langon, en sud-Gironde, et dès les premiers jours, ça m’a plu. Je me débrouillais pas trop mal mais j’ai dû faire un choix, entre la carrière sportive et la gendarmerie. J’ai joué la carte de la sécurité»… à tous les sens du terme pourrait-on dire. Le choix fut judicieux d’autant qu’une grosse blessure lui a rappelé qu’un parcours sportif en professionnel ne tient souvent qu’à peu de choses.
De l’ambition, des résultats mais pas de moyens
Et c’est la gendarmerie qui l’a amené à Mayotte. Après Périgueux en Dordogne, il est dans notre département depuis 3 ans. S’il s’est logiquement rapproché du club Maore Boxing dès son arrivée, son parcours et son expérience de gestion de club l’ont propulsé très vite à la tête de la structure, à sa grande surprise. «Notre politique, ça a toujours été de montrer aux jeunes que quand on veut, on peut. Quand on était à Doujani, on avait décidé de prendre en charge des jeunes qui étaient réellement prêts à s’investir à l’entraînement et dans la vie du club. Et on a eu de belles surprises».
Car Marc croit dans les jeunes de Mayotte. Alors que le club a déménagé ses entraînements dans l’enceinte sportive du nouveau collège de Majicavo Lamir, les moyens limitent les possibilités mais la volonté d’accueillir le plus grand nombre et de pousser vers la réussite est toujours là. Ils sont plus de 80 licenciés dans ce club multi-boxes, âgés de 12 à 55 ans, encadrés par 4 moniteurs et bientôt un 5e.
«Avec ce titre de vice-champion, on montre ce qu’on est capable de faire. On a des jeunes qui en veulent et qui ont des possibilités. Maintenant, il nous faudrait des moyens…»
Préparer des jeunes aux compétitions
Mayotte ne dispose pas de ligue et comme pour tant de sports, heureusement que l’éducation nationale a investi dans de beaux équipements qui peuvent s’ouvrir à l’extérieur.
Pour Marc Laffargue, vous aurez compris que ce n’est pas un titre de vice-champion qui peut l’arrêter. Encore quelques jours de repos à soigner les «bobos» des derniers combats, aux oreilles, au nez ou aux côtes, et les entraînements et les cours vont rapidement reprendre. L’objectif est évidemment la 1ère place du podium en 2017 mais aussi préparer des jeunes pour pouvoir les emmener avec lui pour qu’ils commencent à se frotter aux compétitions.
Et ce gendarme est heureux. «J’ai la chance d’avoir obtenu une mutation au Peloton de surveillance et d’intervention (PSIG) des Hauts-Vallons», indique-t-il. Ca tombe bien. Il n’avait pas du tout l’intention de quitter notre département. C’est donc à Mayotte qu’il va souffler dans quelques jours sa 38e bougie.
RR
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