Sur fond de lagon, le B787-8 a bien sûr eu droit au baptême des camions des pompiers de l’aéroport, et aux flashs et caméras de la presse locale et régionale.
Atterrir à Mayotte n’est, on le sait, pas une mince affaire. Les 1.930 mètres de sa piste imposent aux pilotes d’en maîtriser les contraintes. Octave Michaux, qui fut le pilote de l’avion au retour de Seattle, n’a pas effectué l’atterrissage à Mayotte ce vendredi, mais il connaît notre île, ou du moins sa piste, comme sa poche: «J’adore atterrir à Mayotte, et nous avons là une machine superbe, je suis ébloui par ses performances.»
Le B787-8 a plusieurs particularités. «Il vole notamment beaucoup plus haut que le B777, 7.000 pieds au-dessus, ce qui nous permet d’éviter les turbulences de la zone de convergence intertropicale», commente le commandant de bord.
Un bijou que l’on ne touche pas
Son revêtement en matériaux composite lui permet de gagner en poids et donc en consommation de carburant. Mais il a fallu repenser toutes les procédures d’approche pour ne pas toucher à cette robe, à la fois fragile, mais robuste en résistance: «La passerelle ne le touche pas, mais s’approche à 5 cm de l’appareil», nous explique un des responsable d’Air Austral.
Certains B787-8 avaient eu des problèmes techniques, ce qui avait incité les autorités américaines à demander au constructeur une modification urgente sur les moteurs General Electric. «C’est différent pour notre Dreamliner puisqu’il est équipé de moteurs Rolls Royce.”
Il effectuera deux rotations par semaine entre la métropole et Mayotte*, dès le vol inaugural du 10 juin, «nous pourrons monter jusqu’à 3 ou 4 vols hebdomadaires en haute saison.» Ne pianotez pas sur vos claviers, les vols sont complets jusqu’en septembre.
Une présurisation plus importante
Côté aménagements intérieurs, la classe «Club Austral» compte 18 sièges avec vidéo individuelle et un inclinaison de siège de 180°. En classe loisirs, les 244 sièges avec vidéo individuelle ont un espacement de 78,74 à 86,36 cm et avec des sièges qui s’inclinent à 116°.
Air Austral indique qu’en “étudiant l’impact de facteurs tels que la pressurisation, l’humidité, la luminosité ou l’espace disponible sur le bien-être en cabine, Boeing a sensiblement amélioré l’expérience de vol dans le but de réconcilier les voyageurs avec la magie du ciel”… Un sentiment plus sobrement confirmé par le pilote pour qui une pressurisation plus importante permet un meilleur confort, «et croyez-en un porteur de bas de contention!»
Atterrissages et décollages en fonction des conditions météo
Pour ceux qui auraient manqué l’atterrissage, pas de soucis, toute l’après-midi, les pilotes se sont relayés pour prendre leurs marques, entrer les données dans les ordinateurs de bord, «nous avons mis en place des procédures d’entrainement», explique Octave Michaux, qui évoque «des approches en 34, puis en 16», «c’est à dire par la mer, et par la terre.» La première est utilisée en saison des pluies, avec les vents dominants de nord-ouest.
Justement, auront-ils un nouvel entraînement lors des grains de l’été austral? «Non, nous serons rodés. Si les conditions météo ne nous permettent pas un atterrissage, nous le détournerons. Mais en 11 ans d’exploitation, cela a du se produire 3 ou 4 fois.»
Quant au décollage, en saison des pluies, une escale technique est prévue à Nairobi, «qui pourra sauter lorsque les vents seront modérés.»
Le second appareil est déjà acheté, le même, mais avec des peintures différentes: «Les motifs dessinés sur la queue seront réunionnais.» Il arrive fin octobre et assurera une desserte quotidienne vers La Réunion, «et un vol bihebdomadaire Réunion-Bangkok, avec une correspondance possible vers Mayotte», précise Air Austral.
Anne Perzo
Le JDM.
*UU976 Allers: mercredi, samedi – départ 21h30, arrivée 08h05 + 1
UU977 Retours: mardi, vendredi – départ 21h20, arrivée 06h10 + 1
Comments are closed.