Deux ans et demi d’exploitation et un résultat positif. Ewa Air se dit «fière» ce week-end. Pour la première fois depuis le démarrage de son activité en septembre 2013, la compagnie aérienne «mahoraise» a atteint son objectif d’équilibre rapide de ses comptes. Pour sa 2e année complète d’exercice, Ewa a réalisé un chiffre d’affaires de 7,2 millions d’euros et dégagé un résultat d’exploitation de 210.000 euros. Son taux de marge opérationnelle est 2,9%.
Le résultat est donc satisfaisant même si la jeune compagnie est encore loin de la moyenne mondiale du secteur. En 2015, la marge opérationnelle pour l’ensemble des compagnies aériennes était de 7,6% (contre 5,5 % en 2014).
Mais la compagnie est satisfaite d’autant que ces résultats ont été obtenu dans un contexte économique difficile, avec un prix du carburant qu’elle qualifie de «très élevé, 75% plus cher qu’à La Réunion».
51.000 passagers en un an
«Comme prévu depuis la création de la compagnie, nous nous félicitons qu’Ewa Air ait trouvé rapidement le chemin de la rentabilité», a indiqué Marie-Joseph Malé, le PDG d’Ewa Air, également PDG d’Air Austral, principal actionnaire de la société aux côtés de la CCI et d’Ylang Invest.
Sur les 12 derniers mois, Ewa Air a transporté près de 51.000 passagers. Cette augmentation de 18% d’une année sur l’autre prouve qu’elle a trouvé les leviers de sa croissance après des débuts hésitants. Car si Ewa continue de desservir 7 destinations, elles n’ont pas toutes la même importance, loin de là.
Les deux liaisons continentales ont été très fortement réduites. L’exploitation effective de la ligne vers Dar es-Salaam en Tanzanie se concentre sur des vols (le samedi) pendant les périodes de vacances scolaires.
La ligne vers Pemba, au nord du Mozambique, n’est plus mise en place que ponctuellement, en fonction de la demande.
Succès vers les Comores et Madagascar
En revanche, c’est carton plein vers les deux autres pays desservis. Les liaisons avec les Comores sont un vrai succès commercial, avec 4 fréquences par semaine pour Moroni (les mardis, jeudis, vendredis et dimanches) et 3 fréquences vers Anjouan (les lundis, mercredis et samedis).
Même satisfecit pour les lignes vers Madagascar. Majunga (4 fréquences par semaine les lundis, mercredis, vendredis et samedis) et Nosy Be (4 fréquences par semaine les mardis, jeudis, vendredis et dimanches) fonctionnent très bien, de même que Diego Suarez, la 3e liaison malgache ajoutée plus récemment. La compagnie la dessert deux fois par semaine (les mardis et dimanches).
Résultat, Ewa poursuit sur sa lancée et va ajouter la desserte de Tananarive «dès le mois de novembre 2016». Aujourd’hui, la compagnie peut «envisager un développement futur encore plus grand et aborder le nouvel exercice avec des défis majeurs d’élargissement de sa flotte et de déploiement de son réseau», souligne Marie-Joseph Malé.
Le petit hub mahorais
Car si la compagnie indique être «désormais sur la voie de la durabilité», elle précise aussi qu’elle «se doit de poursuivre ses efforts». Et elle est aidée par sa maison mère. Le lancement de la ligne directe Mayotte-Paris par Air Austral représente une opportunité de faire de Mayotte un petit hub dans le Canal du Mozambique. On peut désormais voyager depuis Paris sur Air Austral et rejoindre l’une des 7 et bientôt 8 destinations d’Ewa en continuation.
«De belles perspectives de développement», indique sobrement la compagnie, un vrai défi de positionnement à relever. Mais Ewa semble prête. Elle a déjà adapté son programme, proposant ainsi plus de vols en connexions pour les passagers en partance et provenance de Paris.
Bientôt un 2e ATR
De même, l’acquisition d’un nouvel appareil, dès le mois d’octobre 2016, permettra à la compagnie de disposer de deux ATR, pour palier à d’éventuelles pannes et assurer un programme de vols bien plus dense pendant les périodes de pointe.
Créée en septembre 2013, Ewa entend continuer à défendre «son sens aigu du maintien de sa qualité de service et de la sécurité de ses passagers», «prouver chaque jour son rôle majeur dans le rayonnement et l’ouverture» de Mayotte et «participer aux échanges économiques, touristiques et culturels dans la région du Canal du Mozambique», conclut la compagnie.
RR
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