Il partait en voyage avec deux valises, bien pleines, en direction de Nairobi au Kenya. Jusque-là rien de surprenant sauf que ces bagages n’étaient pas remplis de vêtements mais d’animaux vivants.
Lorsque les valises sont passées au scanner de l’aéroport d’Ivato à Tananarive il y a 3 jours, la douane et la police ont la surprise d’apercevoir des tortues et en très grand nombre. La fouille physique des deux valises est immédiate. C’est ainsi que les agents découvrent pas moins de 260 bébés tortues étoilées.
«Ces tortues ont été scotchées une à une, avant qu’elles ne soient rangées dans deux grandes valises. D’après le talon de bagage, la destination finale du contrebandier est Bangkok», a expliqué le receveur des douanes de l’aéroport à nos confrères de l’Express de Madagascar.
Le 5e coup de filet de l’année
Ivato, l’aéroport international d’Antananarivo, confirme donc son statut de plaque tournante du trafic de tortues à Madagascar, des animaux qui ont pourtant toutes les chances de mourir pendant ce type de trajet. La Grande Île abrite seize espèces dont sept sont endémiques. Et les interceptions d’animaux capturés illégalement pour être exportés sont courantes.
Policiers et douaniers malgaches ont ainsi découvert 771 bébés tortues, en septembre 2015, dans deux colis à destination de Kuala-Lumpur via Maurice. En juin 2015, c’était 403 tortues qui avaient été interceptées à Ivato. Début juillet, une autre saisie portait sur 119 tortues. D’après la douane, ce coup de filet est le cinquième depuis le début de l’année.
Le passeur, de nationalité française, dans la nature
Régulièrement, les forces de sécurité parviennent également à interpeller les passeurs. Ca n’a pas été le cas cette fois-ci. L’homme est parvenu à s’enfuir avant d’être arrêté. Son identité est connue grâce à ses talons de bagages et aux pièces fournies pour obtenir le billet d’avion. Il a même été filmé par les caméras de surveillance. La presse malgache le présente comme «un métis asiatique» de nationalité française.
Pour éviter de telles fuites, l’Aviation Civile de Madagascar et la police préparent la mise en place d’un nouveau dispositif de sécurité au sein de l’aéroport international de la capitale malgache. «Dans cette nouvelle procédure, les passagers accèdent à la salle d’embarquement sitôt l’enregistrement terminé, et n’ont plus le droit d’en sortir. Dans la mesure où un trafic est mis à nu, le contrebandier ne pourra trouver aucune issue», a expliqué le chef de la police de l’air et des frontières.
Des bébés dans un état préoccupant
«Nous avons affaire à un délit douanier, lié à la faune et la flore. La douane ainsi que le service de l’environnement forêt ont entamé des procédures. L’état de ces animaux est en revanche préoccupant», a précisé le receveur des douanes. Les animaux ont été rapidement confiés à l’ONG Turtle Survival Alliance (TSA). Après rétablissement, ces 260 tortues seront accueillies dans un centre de 200 hectares, avant d’être totalement relâchées dans leur habitat naturel.
Malgré des actions de lutte toujours plus efficaces, le trafic de tortues malgaches se perpétue car il est extrêmement lucratif. Un bébé tortue se négocie 15.000 dollars en Thaïlande… contre environ 5 dollars dans le sud-ouest de Madagascar où elles sont capturées.
RR
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