Le slogan de l’opération pourrait être «les étudiants au service des futurs étudiants». La toute jeune et active association des étudiants du Centre universitaire de Mayotte (AECUM) organise à partir de cette semaine et jusqu’au 18 août, quatre sessions gratuites de formation pour se préparer à la mobilité et à la réussite éducative.
«On sait que c’est un changement très brutal, au niveau des températures mais aussi au niveau humain. Moi j’ai été étudiant à Paris et si on ne sait pas que là-bas, les gens se comportent différemment qu’à Mayotte. Si on n’arrive pas à s’adapter, on peut très vite être confronté à une grande solitude», explique Saïd Mohamadi, le président de l’AECUM.
L’association s’installe à la MJC de Dembéni mais aussi à la MJC de Kani-Kéli le 3 aout prochain. Les sessions de formation d’une durée de 7 heures chacune sont organisées en partenariat avec le centre de formation DAESA et l’association MACHABABI WA KANI KAMIL de Kani-Kéli. C’est la transposition de sessions plus longues organisées par LADOM pour les jeunes et les actifs qui partent en formation professionnelle à l’extérieur du département.
Le vie ailleurs, au quotidien
La formation a pour objet de présenter aux étudiants la réalité d’une mobilité étudiante de façon très concrète: Les démarches administratives à faire avant le départ, la recherche de logement, comprendre les moyens de transport, la vie étudiante, les bons plans… «Savoir prendre le train par exemple, ce n’est pas évident quand on arrive pour la première fois seul dans une gare. On explique comment se passe la vie en métropole», précise Saïd Mohamadi.
Mais la formation touche aussi aux aspects de la scolarité : «Il nous paraît nécessaire de donner des clés de méthodologie, comment prendre des notes ou comment réviser. A Mayotte, quand un jeune sort du lycée de Chirongui par exemple et qu’il arrive chez lui, il n’a pas forcément le réflexe d’ouvrir ses cahiers pour travailler et réviser. Et ça, dans l’enseignement supérieur, ça ne pardonne pas».
Enfin, impossible d’aborder une arrivée en métropole sans parler des erreurs à ne pas commettre, en particulier du point de vue financier. «Quand on se retrouve seul à 18 ans, c’est important d’apprendre à dépenser et gérer son argent pour ne pas se retrouver sans avoir de quoi manger à la fin du mois».
Faire baisser le taux d’échec des Mahorais en mobilité
Ces sessions de formations sont donc destinées aux bacheliers qui se préparent à aborder leur nouvelle vie universitaire mais pas seulement. «Cette année, on a beaucoup de jeunes qui veulent partir à cause des problèmes d’insécurité. Mais choisir de partir pour partir, sans se préparer, c’est risquer d’aller tout droit à l’échec et de revenir à Mayotte plus vite que prévu».
Actuellement, selon l’AECUM, le taux d’échec des étudiants mahorais en mobilité est de 93% en première année d’enseignement supérieur. «Sans une bonne préparation en amont et une prise en compte des changements auxquels nos jeunes vont être confrontés dans le cadre de la mobilité, le taux d’échec ne pourra être revu à la baisse», indique l’association.
Pour participer aux sessions, les inscriptions se font par mail (secretaire.aecum@gmail.com). Les candidats doivent préciser leur nom, prénom, numéro de téléphone et village. Chaque session sera limitée à une cinquantaine de participants. Pour toute information complémentaire, l’AECUM est joignable par mail (etudiants.aecum@gmail.com) ou au 0639.05.66.55.
RR
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