Le Collectif du Sud rassemble quatre communes, Boueni, Kani Keli, Chirongui et Bandrélé. Ses membres, des habitants de ces communes, avaient légalisé leurs actions en rencontrant régulièrement la préfecture et les forces de l’ordre.
Des réunions qui ont pour objectif d’éradiquer les logements illégaux et insalubres, et de pointer du doigt les habitants qui fournissent des certificats d’hébergement aux étrangers en situation irrégulière afin qu’ils obtiennent des titres de séjour. « Nous avons donné une liste, que vérifient les services de gendarmerie », expliquent-ils.
Et ils attendent des sanctions pour les auteurs de certificats de complaisance : « elles devraient tomber le 30 août », précise au JDM Chanrani, de Boueni. Ils ont justement rendez-vous mardi prochain avec la directrice de cabinet du préfet, la vice-procureur, la gendarmerie et la Police. « Si les logements insalubres ne sont pas éradiqués, ou si ça prend trop de temps, nous recommencerons à décaser ! », menacent-ils.
Ils demandent aussi une autorisation administrative pour les hébergeants : « il faut une vérification par la police municipale, la mairie et la gendarmerie. »
Le droit du sol à nouveau pointé du doigt
Leurs demandes portent aussi sur le renfort de la surveillance aux frontières. Ça tombe bien, c’est une des 25 propositions du Plan Sécurité et Immigration pour Mayotte, présenté par le ministre Bernard Cazeneuve en juin. « On nous a expliqué que le renfort en moyens nautiques serait prêt en novembre. »
Voilà pour le terrain. Sur le plan législatif, ils demandent l’abrogation du droit du sol : « lorsqu’on arrive clandestinement, on ne devrait pas pouvoir en bénéficier pour son enfant. Seule la population peut faire bouger les choses dans ce domaine. »
Ne parlons pas de la loi du 7 mars 2016 qui modifie le code des étrangers en élargissant notamment le droit de recours lors d’une expulsion. Elle sera applicable à Mayotte en novembre : « Là, ce sera la guerre ! Nous avons demandé au préfet le report de cette loi pour Mayotte. Il nous a dit avoir transmis à Paris. »
Les actions du Collectif se sont donc pacifiées et légalisées, mais peuvent de nouveau déraper s’ils se sentent incompris.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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