Le département de Mayotte s’est donné jusqu’au mois de décembre pour disposer de son «Plan Climat Énergie Territorial» (PCET). Il pourra ensuite passer à une phase concrète de réalisations. Le travail d’élaboration avance donc rapidement et ce jeudi matin, tous ceux qui le souhaitaient pouvaient assister à un point d’étape.
Car les enjeux climatiques ne concernent pas seulement les grandes puissances ou les pays industriels dont l’activité économique provoque un changement du climat. A Mayotte aussi, nous devons nous préoccuper des effets liés à ce changement car chez nous, les conséquences vont devenir très concrètes.
Et le programme n’est pas réjouissant: Avec la montée des océans, des sécheresses plus longues et une saison des pluies plus courte mais plus intense, les conséquences nombreuses. Sur la biodiversité, l’impact pourrait être rapide sur la répartition et le nombre d’espèces, avec un impact sur les ressources en poissons et la quantité et la durée des récoltes agricoles. Concernant la gestion de l’eau, il va être nécessaire d’améliorer les usages de l’eau, les approvisionnements, le réseau et prévenir la disparition des cours d’eau. L’urbanisation actuelle est, elle aussi, remise en question.
Kawéni sous les eaux
En effet, avec une intensification des cyclones, nos villes et villages construits dans les zones littorales sont menacées. Le cabinet-conseil a ainsi réalisé une simulation des risques de submersions qui existent déjà en cas de forte tempête tropicale ou en cas de cyclone extrême. Un exemple: Une grande partie voire la totalité de la zone d’activités de Kawéni se retrouverait alors sous les eaux… Autrement dit, le cœur économique de Mayotte qui concentre nombre de sièges et de zones logistiques d’entreprises essentielles à l’économie du département seraient momentanément noyé.
Pire, avec la montée annoncée du niveau des océans, l’avenir de l’aéroport de Pamandzi est en question. Une élévation de 40 centimètres à un mètre du niveau des eaux à laquelle se rajouterait un cyclone… l’aéroport serait dans lagon.
Le bilan carbone de Mayotte
Depuis le mois de juillet, le département a confié à un cabinet-conseil (AD3e Conseil) le soin de réaliser ce «Plan Climat énergie territorial» (PCET) dont l’objectif est de prévoir ces changements pour adapter notre mode de vie, notre économie et nos équipements.
La première partie du travail de ce Plan climat est donc réalisé avec un état des lieux du présent et d’un possible futur. De même, le bilan carbone du département a-t-il été effectué. Nous apprenons ainsi que nous rejettons plus d’un million de tonnes de CO2 chaque année… ce qui équivaut à 300.000 allers-retours Paris-Mayotte.
Si la production électrique représente 17% de ce bilan, ce sont nos déplacements qui sont de gros émetteurs de CO2 avec 27% du total. Là encore, même si nous ne représentons que peu de chose à l’échelle de la planète, des mesures vont devoir être prises alors que notre parc automobile ne cesse de prendre de l’ampleur.
On attend nos propositions
«La suite du travail consiste à élaborer des actions concrètes pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et pour adapter le territoire aux effets du changement climatique», explique Matthieu Beguin-Billecocq, du cabinet AD3e Conseil. Et ce plan d’actions va être co-construit avec l’ensemble des acteurs impliqués dans ces dossiers mais aussi avec chacun de nous.
«Des réunions publiques vont être organisées dans le courant du mois d’octobre et le site du département a déjà mis en place, sur la page d’accueil de son site, un lien pour que tous ceux qui le souhaitent puissent proposer des actions et faire des remarques», indique Matthieu Beguin-Billecocq.
Citoyens, à vos claviers ! Le «mur d’idées» du département attend vos solutions. Une boite à idées sera également disponible le 8 octobre prochain lors des manifestations organisées pour la fête de l’énergie.
RR
www.jdm2021.alter6.com
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