«De nouvelles dispositions pour améliorer encore le dispositif». La ministre des Outre-mer en déplacement à Acoua ce vendredi matin, fait des annonces pour renforcer la lutte contre l’immigration clandestine en mer. «J’ai entendu des remarques de chacun, des acteurs de terrains qui se plaignent d’un dispositif devenu au fil du temps perméable», explique-t-elle. «Ils ont été entendus».
Pour la ministre, même si l’organisation actuelle «repose sur une excellente coordination entre les hommes et les services» et «a obtenu de bons résultats» avec «en moyenne 18.000 reconduites aux frontières» chaque année, le système doit s’adapter à l’évolution de l’immigration irrégulière. Ericka Bareigts a souligné par exemple les «nouveaux modes d’organisation des passeurs, avec des bateaux de plus en plus puissants».
Le dispositif est donc revu avec un «nouveau schéma missionnel». L’objectif est d’abord de «mieux détecter». Le système de radars qui repère les entrées dans les eaux mahoraises va donc rendu «plus efficace». Ce sont des radars du même type que «ceux que l’on trouve sur le porte-avion Charles-de-Gaulle» qui vont être installés dans le département.
Des moyens dans les airs et sur l’eau
Ce sont ensuite des moyens supplémentaires pour les interceptions qui vont être déployés avec un appui militaire des FAZSOI, le forces armées françaises de la zone sud de l’océan Indien. Dans les airs, des moyens aériens spécifiques vont être affectées à Mayotte, une dizaine de jours tous les 4 mois.
Sur la mer, les moyens maritimes sont renforcés avec un accroissement des fréquences de passages de frégates et des patrouilleurs de la marine et une durée allongée de leur présence dans nos eaux.
Une 2e base de départ des navires intercepteurs va également être créée. «Des expérimentations sont en cours pour vérifier le meilleur emplacement», indique la ministre, «pour gagner en rapidité et en efficacité». La gendarmerie maritime va également être dotée d’une 2e vedette et l’ensemble de la flotte d’intercepteurs va être harmonisée, là encore pour une plus grande performance en termes de logistique et de maintenance.
La coopération opérationnelle va également être renforcée entre la Marine, la gendarmerie maritime, la gendarmerie nationale, la police de l’air et aux frontière (PAF) et les douanes.
Les élus impliqués dans le dispositif
Enfin, les communes sont également intégrées pour la première fois dans le dispositif. Un élu référent sur cette question dans chaque commune participera aux travaux avec l’ensemble des coordinateurs «pour améliorer les dispositifs». Ils seront par exemple chargés de faire remonter des informations de la population sur des questions auxquels leurs administrés sont confrontés.
Comme hier sur l’insécurité, la ministre a tenu à réaffirmer que «l’engagement de l’Etat est total». Elle a réaffirmé sa «détermination» mais aussi son «écoute» pour «faire avancer nos politiques et nos dispositifs».
Avec ces annonces, il semble en effet, comme Ericka Bareigts l’a souligné, que «la lutte contre l’immigration clandestine en mer, telle qu’elle est mis en œuvre à Mayotte, est unique, sans aucun équivalent sur l’espace national».
www.jdm2021.alter6.com
Comments are closed.