L’Union départementale des Associations familiales a été créée en il y a à peine deux ans à Mayotte, pour organiser le lien entre les associations qui défendent les intérêts des familles. La toute jeune UDAF a tenu son assemblée générale en juin 2016, et vient de renouveler ce vendredi son conseil d’administration.
A cette occasion, une synthèse des actions passées et à venir était dressée par son président Ali Nizary : « Nous avons créé deux services, un de médiation familiale, et l’autre des tutelles, et ce sont 16 associations qui nous ont rejoint, 10 autres sont en cours d’agrément. » La structure mahoraise est jumelée avec l’UDAF de la Lozère.
Le rattrapage de 42 millions d’euros du gouvernement au titre de l’aide sociale à l’enfance incite l’UDAF à engager un travail avec le conseil départemental : « Nous pouvons apporter notre expertise au sein d’un service dédié à la protection de l’enfance. »
60 conflits familiaux à gérer
La charge de médiation familiale s’est alourdie, « aussitôt que nous avons créé le service en juillet dernier puisque nous avons déjà à gérer 60 mesures de situation de conflits familiaux, qui appelle la création d’un second service. » Ali Nizary prend donc son bâton de pèlerin pour chercher d’autres partenaires, son budget de 100.000 euros, financé à 70% par la Direction de la Jeunesse et des sports de l’Etat, et le reste par la Caisse de sécurité sociale, n’étant plus suffisant
Le conseil départemental, représenté ce vendredi par Issa Issa Abdou, 4ème vice-président en charge du social, se dit prêt à travailler avec l’UDAF sur les questions liées à l’enfance : « Nous allons voter lors de la prochaine plénière deux subventions à des associations travaillant sur le lien parents-enfants, et sur le développement du tissu associatif familial. »
« Vivre » sa mort à domicile
Conseiller à l’UDAF, l’écrivain et spécialiste des questions sociales Mouhoutar Salim proposait des pistes de réflexion pour améliorer l’accompagnement de la vieillesse, qu’il juge laissée pour compte à Mayotte, où les cocos et bacocos représenteraient seulement 4% de la population : « La société actuelle évite les sujets tabou et préfère parler de la jeunesse. Mais le vieux n’est pas un mourant et a besoin d’accompagnement. »
Il appelle l’UDAF a initier des réflexions sur « l’accompagnement des familles de l’enfance jusqu’à la vieillesse et à la mort, et sur la mort que la plupart préfère ‘vivre’ à domicile plutôt qu’à l’hôpital, et donc réfléchir à une hospitalisation à domicile… » Et évoque les différents services hospitaliers, « maternité, pédiatrie, médecine générale, mais il n’y a pas d’unité de gériatrie », affirme-t-il, « le vieux ont du mal à trouver leur place à Mayotte. »
Dommage, avec toute cette jeunesse qui erre. Retisser ce lien est aussi une priorité de notre société de manière générale.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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