Ce serait les propos tenus par la présidente de la chambre d’appel détachée à Mayotte qui aurait déterminé le barreau de Mayotte à agir : après avoir hésité à manifester leur désapprobation lors de l’audience solennelle de ce mardi 25 octobre, ils ont décidé de la boycotter.
Ils expliquent dans une motion (Lire motion-avocats) qu’après avoir rejeté le renvoi de plusieurs affaires, la présidente de la Chambre d’Appel aurait indiqué aux avocats que « s’ils n’avaient pas encore compris la complexité et les exigences de la justice de droit commun, ils ont tout loisir de « retourner voir les Cadis » pour leur confier la connaissance des affaires ».
Un ressenti de discrimination donc à les entendre, qui se manifeste dans les procédures en appel, dont « les échanges de conclusions sont souvent l’occasion pour des membres de la chambre d’appel de se livrer publiquement à des réflexions jetant le discrédit sur l’exercice de la profession d’avocat à Mayotte. »
Des « propos outranciers », s’indigent-ils, en détaillant d’autres points de divergences, avec le tribunal de Grande Instance cette fois.
Ils reprochent de ne pas avoir de « conditions d’accueil des justiciables satisfaisantes (…) le local servant de case pour les avocats est coincé entre des WC et la souricière », et « malgré la construction d’un nouveau bâtiment », il s déplorent « l’absence de locaux adaptés à destination des avocats pour consulter les dossiers de nature pénale permettant de garantir la confidentialité de l’entretien avec les justiciables », et appellent les chefs de cour et de juridiction à « observer un comportement compatible avec une administration sereine des audiences ».
Ils détaillent plusieurs difficultés, comme le nouvel aménagement de contrôle d’accès aux greffes, services et salles d’audiences avec lecteur de badges, « aucun badge ne leur a été fourni ».
Pour marquer leur désapprobation « à des comportements délibérés qui traduisent un manque d’égard et de respect envers la profession », aucun avocat ne sera présent à l’audience solennelle d’installation, « des nouveaux magistrats que nous aurions pourtant souhaité accueillir », concluent-ils leur communiqué.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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