Pas vraiment propices à faire émerger une communauté de communes, les chicayas qui continuent à opposer les deux blocs Boueni-Bandrélé et Chirongui-Kani Kéli pour prendre les rênes de l’interco du sud. Entre jugements du tribunal administratif, recours et conseil d’Etat, pour l’instant, c’est l’immobilisme qui prévaut.
Les tumultes judiciaires ont déjà invalidé les élections de deux présidents, le « Chironguien » Ismaela Mdérémane Saheva, et la « Bandréloise » Rifcati Omar Foundi, avec des recours qui trainent un peu partout. Ce qui ne permet aucune décision budgétaire, au risque de les voir retoquées par le contrôle de légalité de la préfecture.
C’est de Bandrélé qu’était parti la contestation initiale, avec la bascule de deux conseillers communautaires vers Chirongui, qui pouvait ainsi voler la vedette de la présidence de l’intercommunalité à Bandrélé. Le maire Ali Moussa Ben avait dans la foulée renommé deux nouveaux conseillers, opération contestée par la préfecture, mais finalement adoubée par le tribunal administratif.
Effet domino du côté de Boueni
Les deux dissidents ont malgré tout poursuivi leur contestation contre le maire en se ralliant à l’opposition jusqu’à mettre en péril la majorité même au sein de la commune. Le conseil municipal qui se tenait en ce lundi de Maoulida promettait donc d’être mouvementé, la tête du maire Ali Moussa Ben était en jeu.
Ils ont voté contre les rapports portant sur la décision modificative du budget, et les projets d’aménagement de Musical Plage ou de la Médiathèque de Bandrélé. Qui sont malgré tout passés, mais d’une courte voix.
L’interco est donc plus que bancale, surtout que du côté de Boueni qui avait vu l’élection de ses conseillers communautaires contestée (ce fut la 1ère décision de justice), on connaît l’orientation du rapporteur public du Conseil d’Etat : elle confirme l’invalidation du tribunal administratif. Ce qui pourrait provoquer un effet domino en annulant toutes les décisions ultérieures sur l’interco… Et faire définitivement passer à la trappe les 500.000 euros de dotations d’Etat auxquels peut prétendre la communauté de communes.
Difficile de réussir une union sacré quand les enjeux mettent en péril sa propre majorité dans sa commune, mais le maire de Bandrélé se dit plutôt confiant.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.